Bulletin décembre 2009


Sommaire

1. PLU, l’avenir de Fontainebleau
2. Les projets de ville
3. Attention Hôpital
4. Et toujours le cinéma
5. Plaine de la Chambre, des habitants inquiets
6. Magenta, le carrosse devient citrouille
1 -- Plan Local d’Urbanisme, l’avenir de Fontainebleau

Sur le site officiel de la mairie :

« Piloté par la CCFA, le plan local d'urbanisme est le principal document de planification de l'urbanisme. Il remplace le plan d'occupation des sols …. Il exprime le projet du territoire à l’horizon de 10 ou 15 ans et définit les orientations générales d’aménagement et d’urbanisme.
Le PLU fixe les règles d’occupation et d’utilisation du sol. C’est à partir de ses règles que seront instruites les demandes de permis de construire ou de déclaration préalable de travaux ».
« Arrêté par le conseil communautaire le 02 juillet 2009, le PLU sera définitivement approuvé en mars 2010. Avant de l’adopter, une phase de consultation est obligatoire.
Cette enquête publique se déroulera en octobre et novembre 2009 ».
La plaquette reçue mi-novembre de la communauté de communes « les clés de Compréhension du PLAN LOCAL D’URBANISME » annonce : « vous pourrez vous exprimer au cours de l’enquête publique qui débutera courant novembre 2009 ».
Et toujours pas d’enquête, ce n’est que le 20 novembre que nous avons appris qu’elle était reportée sans qu’il soit possible de nous donner une date. Ce report augmentera peut-être nos chances d’être écouté ; pour cela le CDAS va remettre à la mairie ses observations et requêtes, afin qu’elles soient prises en compte dans le projet définitif.
Cette démarche positive permettrait d’éliminer des points très critiquables, parfois inacceptables, et par là même d’éviter des procédures ultérieures.

L’objectif principal du projet de PLU

Globalement, les principales lignes du projet actuel confirment une volonté de surdensification urbaine puisqu’il permettrait une augmentation d’un tiers de la population de l’agglomération Avon/ Fontainebleau.
Or il est évident que l’agglomération ne pourrait pas supporter une telle densification :
accès, circulation, stationnement, équipements publiques sont autant d’éléments qui s’opposent à ce projet ;
avec un espace urbain circonscrit dans la forêt classée, une importance touristique et culturelle incontestée, Fontainebleau mérite mieux que les critères retenus pour d’autres villes de la grande couronne (si tant est qu’ils soient acceptés par leurs représentants soucieux de la qualité de vie).



L’analyse détaillée fait apparaître 

1 - Des modifications inacceptables

   * zones UBa: les valeurs sont modifiées ce qui permettrait de doubler les surfaces constructibles de quartiers constitués de « zone de maisons…disposant de cœurs d’îlots occupés par des jardins »
  * zones UCa2 (au lieu de Uca ) leur définition permet d’augmenter le COS.

2 - Certains classements anormaux ( changement de zonage) :

* le début de la rue Royale passe en Uba,
* rue du Mont Ussy un petit secteur passe en UDa (au lieu de UC ) avec augmentation du COS, pour quelle raison : favoriser la vente d’un terrain municipal au détriment du voisinage?
* le secteur UAd « correspondant aux anciens quartiers des Pleus » est étendu au-delà du carrefour des Maréchaux jusqu’aux immeubles Pasteur. Cette extension qui concerne des immeubles et permet une augmentation de la densité est contraire à la définition de la zone. Pour quelle raison ?.
* le quadrilatère des Sources, impasse de l’Aqueduc, où affleurent les eaux courantes, classé ND -non constructible- dans tous les POS précédents, et repéré pour la ZPPAUP, passe en zone UC constructible (espace vert protégé).


3 - Un axe économique plus qu’inquiétant (de la gare à la rue F. Herbet )

Il autorise des hauteurs de construction jusqu’à 21m (6 à 7 niveaux) au lieu de 15m précédemment. Cela concerne le Bd du Général Leclerc jusqu’au Carmel et la rue Aristide Briand jusqu’à Félix Herbet, c’est-à-dire quasiment le centre-ville.


4 - Protection des bâtiments remarquables, des espaces verts et des ensembles urbains de qualité

* Actuellement un nombre dérisoire de bâtiments sont identifiés. Le CDAS estime à plusieurs centaines le minimum à protéger impérativement. Une liste non exhaustive a été établie et sera remise par le CDAS (mairie et Bâtiments de France).
* La portée de la protection de ces bâtiments qui est laissée à l’entière discrétion de la municipalité, doit être renforcée.
* La protection des ensembles urbains de qualité (les alignements des rues anciennes ) est inexistante, il est donc indispensable de définir leur protection au même niveau que celle des bâtiments.
* Il manque également des espaces verts protégés et des ensembles urbains de qualité, le CDAS en a établi une liste complémentaire.


Les positions du CDAS concernant le PLU 

Le projet n’est pas acceptable en l’état. Le CDAS de Fontainebleau, en accord avec celui d’Avon :

1. s’oppose à une surdensification de l’agglomération ( suppression des modifications des § 1 et 2 ),
2. demande que soit renforcée la protection des maisons et monuments jugée très insuffisante,
3. exige qu’aucune nouvelle construction ne dépasse 15 mètres de hauteur (c’est-à-dire 4 à 5 niveaux),
4. exige que l’axe dit “ économique ” qui permettra toutes natures de constructions s’arrête au square Patton (rues de Lorraine et des Provençaux), afin que la spécificité des 2 villes soit respectée,
5. demande que la profondeur autorisée des constructions, actuellement de 20 mètres, soit revue à la baisse,
6. demande que les listes des bâtiments, espaces verts et ensembles urbains de qualité soient complétées selon les documents établis par le CDAS,
7. exige que le secteur des sources des Pleus défini ND (inconstructible) dans les précédents POS reste classé ND.

La ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager) promise aurait dû s’imposer au Plan Local D’urbanisme, il n’en est rien et ce projet en l’état compromet le cadre de vie de la cité.


2 -- Analyse des projets de Requalification Urbaine

Après analyse des trois propositions pour l’aménagement du centre ville, il se dégage des trois propositions :

L’impérieuse nécessité de remettre en valeur la Place du Marché, vraie « Agora » de la ville c’est une priorité.
Aujourd’hui, en dehors des 3 jours de marché, elle est un dépotoir à voitures déserté des visiteurs et de ses habitants.
La mise en valeur de cette Place et nécessaire pour revivifier le centre ville grâce à une place accueillante.

3 Les trois urbanistes sont unanimes pour faire disparaître la halle parasite, construite en mauvais béton, pendant la guerre en 1942.
De nombreux désordres ont été constatés et sa remise en état ne la remettrait pas aux normes européennes et n’apporterait aucune amélioration esthétique pour attirer le chaland et encore moins les touristes malgré d’importantes dépenses.


PLACE du MARCHE

On ne comprend pas que la mairie ne profite pas de la suppression de la halle parasite pour étendre le parking en sous-sol comme le suggéraient les trois cabinets.
Ce parking est indispensable pour maintenir l’activité du marché et des commerces lorsque les parkings de surface seront supprimés. On notera que le groupe Vinci a toujours paru prêt à financer ce projet de 350 à 400 places supplémentaires permanentes en sous- sol.

Mises à part quelques réserves secondaires, l’équipe Chavannes a le mieux compris l’enjeu de cette Place (c’est même la seule a avoir pris en compte dans son plan l’accès par la rue de Ferrare ) :

* Mise en valeur de la façade de la « Maison de la Mission », bâtiment créé par la volonté de Louis XIV en 1663, construit à l’emplacement de l’Hôtel de Martigues acquis par le Roi.
* Libérer l’espace en face de la Mission, outre sa mise en valeur, permettra toutes sortes de festivités, y compris d’étendre le marché 3 fois par semaine, comme c’était le cas autrefois.
* La plantation d’arbres de haute tige le long de la rue de la Paroisse et des Pins restituera la beauté de la place et ennoblira l’espace.

La construction d’une nouvelle halle ouverte à toiture plate photovoltaïque d’un bel effet est proposée à l’emplacement de l’ancienne halle métallique de type Baltard, malheureusement démolie en 1935.
Le choix de cet emplacement embellira la place, et aura pour effet d’atténuer le gabarit du Bellifontain nettement plus haut que les façades environnantes. Une implantation judicieuse devra éviter une gêne pour les habitants du Bellifontain et au contraire les faire bénéficier d’un environnement agréable en supprimant l’espace aujourd’hui bétonné et encombré de véhicules.
Cette nouvelle halle permettra une opération en tiroir qui n’affectera nullement les marchands qui s’installent sous la Halle en béton actuelle ; ils pourront rester sur la place, les autres pourraient être placés dans les rues piétonnes pendant la phase des travaux.

Critiques :

4 * Le rez-de-chaussée de la Mission doit être respecté : le traitement du sol de la Place devrait être fait de dalles de grès de Fontainebleau.
* Le projet Seura, déplace la sortie des véhicules du parking St Louis rue des Pins et rue de la Cloche, surchargeant ainsi la circulation sur des voies étroites avec une nouvelle rampe coûteuse. Il faut conserver l’accès actuel en le paysageant intelligemment.
* Dans les projets Seura et Gourdon, l’esplanade de la Mission est plantée de 3 rangées d’arbres qui occulteraient la façade du Bâtiment historique et réduiraient la possibilité de multiples festivités.
* Par ailleurs la structure de la halle Seura, avec son retour, manque d’élégance.
* L’usage pour le traitement des sols de matériaux bitumineux qui vieillissent mal est critiquable.


PLACE du GENERAL de GAULLE

Le Projet Chavannes semble le meilleur, l’idée d’un « Miroir d’Eau » est intéressante, il serait judicieux de mettre en valeur la Porte de Serlio, point de repère qui amorce la circulation en direction de la Place du Marché, en prolongeant les merlons du mur de part et d’autre du portail monumental jusqu’à l’hôtel de Londres, et en supprimant le portail 19éme, qui pourrait-être réemployé.
A l’entrée de la rue Royale, la ville devrait parallèlement accélérer la restauration des façades de l’hospice de St Vincent de Paul (actuellement la bibliothèque) et agir pour faire réhabiliter l’immeuble d’en face (actuellement parking) qui défigure la perspective.


PLACE d’ARMES

Il est indispensable de remettre en valeur le « Grand Portail » dont Henri IV voulait faire l’entrée noble du Château.
Il est curieux et intéressant de constater que 2 projets sur 3, les projets Chavannes et Gourdon proposent un hémicycle, contrepoint ordonné du Grand Portail, ils ont bien vu le parti qu’on peut en tirer pour des manifestations festives.
Le projet Chavannes est le plus élégant. Il devrait toutefois ménager les vues perspectives sur le Grand Portail depuis le début des rues de la Chancellerie, du Château et d’Avon, en disposant convenablement les grands arbres.


PLACE de L’ETAPE aux VINS

Les propositions du cabinet Chavannes semblent les plus adaptées et les propositions simples, cet espace n’est pas une place, mais un carrefour obligé ! La volonté d’élargir les trottoirs au profit des piétons et des terrasses est bonne, tout comme la plantation d’arbres de haute tige.


Aujourd’hui 5 voies, impossible de traverser en sécurité

PLACE FRANKLIN ROOSEVELT Cette placette a été réaménagée dans les années 1985, et agrémentée de la fontaine des Trois Grâces, seul point d’eau attrayant et bien fleuri de la ville, sa suppression n’est nullement justifiée, elle serait mal comprise par les contribuables.
PLACE NAPOLEON BONAPARTE anciennement Place Denecourt. Cette place a été réaménagée à grands frais dans les années 1990 par l’architecte en chef des M.H Bernard Colette à l’occasion de la création du parking souterrain, elle est ce qu’elle est, mais son réaménagement ne serait pas compris par les contribuables.

Nous aimerions connaître le coût des aménagements  les moyens de financement, les priorités et le calendrier d’exécution du projet choisi.


3 -- ATTENTION HÔPITAL

Prévu dans le PLU, le déplacement de l’hôpital vers le Bréau et le développement d’un complexe hospitalier au Sud du Château est une aberration urbanistique et culturelle.
Ce secteur n’est relié à la ville que par le goulet étroit de la rue Séramy (rue du Parc) ou en contournant le parc par l’obélisque et son carrefour surchargé. Si la ville ne s’est pas développée dans cette direction c’est précisément parce que le château et le parc s’y opposent.
Cette situation est historique :
c’est la façade du château sur la forêt qui est à l’origine du château et de la ville.
Envisager le développement d’un équipement de cette nature par delà la route des Cascades, c’est donc aller contre le sens de l’histoire, avec tous les désordres que cela occasionnera, c’est aussi aller contre la politique de réintégration et de mise en valeur du Domaine mise en place par le Ministère de la Culture.
En résumé :
* difficultés d’accès pour les bellifontains,
* développement immobilier contraire au développement touristique du château et de la ville,
* existence d’une réserve foncière à côté de l’hôpital actuel (quartier Chataux) qui permettrait sa reconstruction et son extension sur le site (d’autres villes ont fait ce choix) ,parlent pour son maintien sur le site actuel.

Qu’en pensent les bellifontains ? bien peu sont partisans de ce transfert.
Pourquoi ne pas les interroger sur ce sujet critique pour l’avenir de la ville ? ( référendum)


4 -- LE CINÉMA -- dernières nouvelles (au 20 Novembre)

La mairie nous a dévoilé le dernier stade du projet.

Si la façade sur la place Napoléon Bonaparte reflète le souci de s'intégrer dans l'enfilade des façades et contient une réelle promesse de qualité architecturale contemporaine, le traitement laborieux de l'angle avec l'impasse Ronsin est redoutable, et porte la griffe des Autorités de la Culture : rhomboïde irrégulier et chaotique se raccrochant mal aux deux corps de bâtiment.
Où l'on regrette que les architectes oublient leur vocation première, qui est de concevoir des édifices, et se livrent aux délires 'artistiques' à la mode.
La délégation du Comité de Défense s'est permis trois suggestions:

* ramener le rhombe trop volumineux qui domine l'entrée du cinéma (et incite peu à y entrer) au rapport du tiers (au lieu de la moitié) de la hauteur de la construction à l'angle de la rue Ronsin,
* choisir de préférence des tonalités claires,
* et ... planter un arbre de haute tige dans la prolongation des arbres existants, un arbre qui viendrait avantageusement devant l'entrée du cinéma.
A l'heure qu'il est, le permis n'est pas encore donné, mais nous croyons savoir que les Bâtiments de France auraient donné leur accord.


5 -- PLAINE DE LA CHAMBRE

Une vente par la mairie qui engage le quartier sur une voie dangereuse.

La Plaine de la Chambre est un quartier résidentiel de fait, et défini comme tel dans le règlement d’urbanisme. La qualité et l’homogénéité de l’habitat, la proximité de la forêt et l’absence d’artère la traversant lui confèrent une qualité de vie appréciée de ses habitants.
La mise en vente par la mairie d’une vaste propriété du 12 au 18 rue du Mont-Ussy pour l’accueil d’activités économiques constitue un fait nouveau source de nuisances, d’altération du cadre de vie, et un changement d’affectation du quartier qui engage l’avenir.
C’est pourquoi le CDAS de Fontainebleau demande l’annulation de cet appel d’offre et une nouvelle publication de la mise en vente précisant la destination résidentielle des parcelles.


6 -- MAGENTA « Le carrosse devient citrouille »


Il y a quelques mois, la résidence construite sur l’emplacement du parc de l’ancien Hôtel Montpensier face au Jardin Anglais vantait, dans sa plaquette publicitaire, à ses potentiels acquéreurs « le prestige d’habiter entre le parc du château et le centre-ville », « dans un bel espace paysagé ».

Aujourd’hui, les résidents ont vue sur une friche et sur les bâtiments laissés à l’abandon des anciennes halles à fourrage de l’armée. Promises à un avenir prestigieux s’il faut en croire le promoteur, ces belles halles témoins d’un passé épique se prêteraient pourtant à mille et une affectations qui ne les dénatureraient pas.

Mais foin de cet avenir glorieux et au diable les promesses faites aux personnes qui ont investi dans cet endroit prometteur où tous les espoirs semblaient permis vu la proximité du château : les halles sont délaissées, l’hôtel Montpensier (le mess) bientôt une ruine, et en fait d’espace paysagé, c’est à présent un parking public que la Ville ambitionne, ajoutant des nuisances à la circulation dangereuse qui existe aujourd’hui sur le boulevard.

Le Comité de Défense, associé aux nouveaux habitants de ce site prestigieux entend le faire respecter, il refuse un parking public au milieu de cet espace résidentiel et demande que la vocation des halles avec leur potentiel exceptionnel soit rapidement définie.


Le mot de la Présidente


Ce bulletin vous permet de mesurer l’importance des enjeux actuels : la révision des règlements d’urbanisme (PLU), le projet de requalification du centre ville, l’hôpital, des affectations qui peuvent perturber la vie des quartiers.

Il est important que nous soyons forts pour faire entendre la voix des Bellifontains qui veulent protéger leur cadre de vie et leur environnement.

Dès maintenant adhérez ou renouvelez votre adhésion pour 2010, les cotisations reçues avant le 31 décembre sont déductibles des impôts 2009.

Rédaction du bulletin : Jacqueline Nizart, Annie Vincent, Georges Galipon, Francis Ménard Photographies : Georges Galipon

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