Comité de Défense d’Action et de Sauvegarde de Fontainebleau


Bulletin décembre 2012

1. La Halle du marché
2. Modifications du PLU / enquête publique
3. Projet : Halles à fourrage
4. Projets : place Napoléon Bonaparte
Avez-vous visité notre site
http://www.comitededefense-fontainebleau.org
vous y trouverez de nombreuses informations, des articles, des photos.
Notre permanence est ouverte les vendredis de 10 à 12h
 


1 – La Halle : Une chappe sur le commerce et le patrimoine humilié

FONTAINEBLEAU possède en son centre un bâtiment historique majeur du 17ème siècle, l’Hôtel de la Mission, qui est un chef d’oeuvre d’architecture, et plus particulièrement de l’architecture bellifontaine. C’est cette fameuse architecture de grès et briques que l’Ecole des Mines et la Réserve de Biosphère viennent de mettre à l’honneur au théâtre de Fontainebleau dans le cadre du Géofestival auquel était associé le CDAS.

Toute capitale ou ville de province qui se respecte mettrait son point d’honneur à le mettre en valeur par une bonne restauration et un aménagement de ses abords sobre et digne de lui. Au lieu de cela, en 1941, à une époque où la notion de patrimoine n’avait pas encore fait son chemin dans les esprits, on a bourré ce précieux espace au coeur de la ville avecune halle de béton qui, hors de ce contexte et sur un espace dégagé serait respectable mais qui, là où elle est, est un crime.
Depuis 70 ans que ce couvercle leur bouche le ciel, les Bellifontains se sont habitués à ne plus lever les yeux : occultée, l’imposante façade de l’Hôtel de la Mission ; occultée, l’enfilade des belles façades de la rue des Pins ; occultée la perspective de la rue de la Paroisse. Les commerçants de Fontainebleau se rendentils compte du manque d’attrait de leur coeur de ville pour les Bellifontains eux-mêmes et pour les habitants des alentours ? Sans parler de ceux qui repartent faute d’avoir trouvé à se garer … et ne reviennent plus ! Il nous faut nous remettre en question. Il est temps de rendre à cette place le caractère convivial qui est celui d’une vraie place de marché, et non d’une fourrière : un marché ouvert répondant aux normes modernes de confort et de salubrité, une place centrale où il fait bon s’attarder sous une rangée de tilleuls.   Affiche journée du patrimoine
C’est pourquoi le Comité de Défense réclame la suppression de la halle actuelle, l’extension du parking souterrain indispensable aux commerces et aux services, et la libération de l’esplanade. Par ailleurs, la construction d’une nouvelle halle ne saurait que reconduire les mêmes effets et endetterait inutilement la ville. Parallèlement, pour réduire le nombre des voitures, le CDAS appelle à la mise en place de dessertes de l’agglomération et des environs par petites navettes fréquentes, les matins de marché pour commencer, tous les jours à terme. Les commerçants y trouveront leur compte ! Le Comité de Défense est hostile aux dépenses inutiles, aux aménagements irréalistes comme les « fontaines sèches » qui feraient vite office de poubelles. Le CDAS demande par conséquent que le projet d’aménagement de la place du marché soit revu à la baisse et les projets sur les autres secteurs provisoirement abandonnés. La place Napoléon Bonaparte, par exemple, qui a coûté très cher il n’y a pas si longtemps, remplit parfaitement son office. La perte de la charmante petite place Mallarmé avec ses six tilleuls qui ne demandait rien à personne nous servira de leçon. Nous avons exposé cette position dans un courrier au Maire en septembre et nous avons pu nous entretenir une nouvelle fois avec lui avant la réunion publique du 28 novembre au théâtre. Lors de cette entrevue, nous avons renouvelé notre demande de création d’une zone de protection du patrimoine urbain et paysager et l’assurance que nous ferons partie de la commission au titre d’association et personne qualifiée.
 


2 – Modifications du PLU / enquête publique

 

Concertation et information : niveau zéro !

Une enquête publique a eu lieu du 24/09 au 25/10 concernant des modifications du Plan Local d’Urbanisme (PLU). Compte tenu de l’importance de certaines des modifications envisagées, nous avons constaté que l’information préalable du public et des associations était inexistante et qu’aucune démarche de concertation n’avait été faite : pas de réunion avec les associations, pas de réunion publique d’information, aucune information du public dans les bulletins ou magazine communaux, pas de relais par la presse locale.

Nous déplorons l’absence d’une véritable démarche de concertation qui s’impose dans un esprit démocratique, avec au moins la présentation aux habitants des projets d’urbanisation, le recueil des avis et leur prise en considération, préalablement à l’enquête publique. La très faible participation des habitants à l’enquête publique traduit bien ce manque de concertation et d’information.

Par ailleurs le PLU existant est l’objet d’un recours des deux CDAS (Avon et Fontainebleau ), une démarche de concertation aurait été raisonnable dans la mesure ou des aménagements pouvaient déboucher sur un abandon du recours. Cette ignorance ou ce mépris de nos demandes (déjà ignorées lors de l’enquête publique) est significative de l’absence de prise en compte des associations de protection du Patrimoine et du cadre de vie dont nos deux associations sont des représentants importants et qualifiés de l’agglomération.



 

Modifications du règlement du Plan Local d’Urbanisme ( PLU )

La première partie de l’enquête concernait des modifications, principalement techniques, du règlement pour expliciter certains points, sur lesquels nous avons suggéré quelques améliorations. Nous avons pris note avec plaisir de la réduction des hauteurs de faîtage de 1m sur la plupart des zones, c’est une mesure raisonnable qui correspond à une de nos demandes dans notre recours. Par contre l’emprise au sol maximale est considérablement augmentée pour « les constructions nécessaires au services publics ou d’intérêts collectifs ». En rajoutant « d’intérêts collectifs » au texte d’origine on ouvre l’autorisation à toute construction (logement, commerce, etc… ) qui sera déclarée d’intérêt collectif par une autorité non précisée. Une telle définition laisse donc place à toute dérive et/ou interprétation aussi nous nous sommes opposés à l’introduction du rajout « ou d’intérêts collectifs » Enfin sont rajoutés deux « Ensemble urbain de qualité architecturale », un « Espaces verts protégés », et deux « Bâtiments de qualité architecturale » ( Halles à fourrages et halle de Villars ), ce dont nous nous félicitons. C’est cependant bien peu par rapport à nos demandes qui concernent 4 autres ensembles urbains,5 espaces verts et surtout un grand nombre de bâtiments qui figuraient dans l’ancien POS et qui n’ont pas été repris.

 

Aménagements du quartier du Bréau

Les possibilités d’aménagement du quartier sont considérables, en effet les projets (terrains anciennement militaires, avec le CNSD dont la mutation est en cours) couvrent 74 ha, soit plus de 12% de l’agglomération. Le Bréau représente à lui seul 26 ha, actuellement en friche.

Les accès. Le projet annonce comme une évidence: « le nouveau quartier est résolument tourné vers la ville » or il n’en sera rien, les seuls accès directs par les rues Séramy côté Fontainebleau et Dumoncel côté Avon permettent difficilement le passage des transports en commun (la rue Séramy ne permet pas le croisement d’un bus et d’un autre véhicule dans sa partie basse). Un accès nouveau sur la RD606 (N 6 ) améliorera certes la desserte vers le sud de l’agglomération mais l’accès sur la ville reste unique par le carrefour de l’obélisque. Ce carrefour est saturé aux heures de pointe, il est fréquent le matin de voir un bouchon de 500 à 1000 m pour y arriver en venant du Bréau.

Les axes d’orientation envisageables. Il ressort des problèmes d’accès que les échanges avec le reste de l’agglomération ne peuvent être multipliés ce qui implique une population limitée et des activités en partie indépendantes du reste de la ville. C’est pourquoi nous demandons de revoir l’évolution de ce quartier en privilégiant campus universitaires, bureaux ou sièges d’entreprises.

Le cinéma. L’ouverture d’un complexe de cinéma au Bréau risque d’entraîner une baisse de la fréquentation du cinéma de centre-ville, voire même sa fermeture. Les conséquences seraient graves pour les commerces et restaurants. Ces perspectives préoccupantes sont confirmées par les avis de la DRAC ( Direction Régionale de l’Action Culturelle). Nous considérons donc que ce projet n’est pas mûr et que le PLU ne peut entériner des options qui hypothéqueront des terrains pour un projet dont la viabilité est loin d’être assurée. Une autre solution serait l’implantation d’un cinéma dans la rue de Ferrare à l’arrière du théâtre, dans la suite de la zone piétonne, ou pourquoi pas à la place de l’ancien garage Opel, non loin de l’Ermitage et de l’ancien Sélect.

L’hôpital. Il est prématuré de vouloir statuer sur une emprise réservée à un hôpital. En effet, le partenariat public-privé pour cet hôpital au Bréau et les capacités de financement actuelles risquent d’entraîner la remise en cause du projet. Nous rappelons par ailleurs que le CDAS de Fontainebleau, relayant l’opinion d’un grand nombre de Bellifontains, soutient la modernisation et l’extension des installations existantes en ville. Nous avons en conséquence demandé que la question du Bréau soit reportée en attente d’une décision pérenne concernant l’avenir global du secteur et en particulier du centre hospitalier et de l’implantation du cinéma.

 

Autres aménagements : hippodrome de La Solle et parc de Bel Ebat

La Solle : La pérennité des activités hippiques du site est essentielle. La modification mineure envisagée qui porte à 20% au lieu de 15% l’emprise au sol sur la zone actuellement construite est acceptable, puisqu’elle ne concerne que les installations nécessaires aux courses hippiques.

Pour Bel Ebat, le projet désigné par les termes sibyllins de « restructuration de la bibliothèque » est un projet d’ampleur puisqu’il s’agit de créer une surface de près de 1400 m² au lieu des 257 m² actuels. Pour cela une surface de 7250m² du parc devient une zone UFb constructible. Le secteur du parc concerné constitue un rideau d’arbres grâce à sa bordure boisée et surtout il comporte un élément remarquable qui est la pièce d’eau surplombant le Pavillon de l’Erable, l’amputation proposée est donc inacceptable. Le CDAS de Fontainebleau est conscient de l’intérêt d’une grande bibliothèque pour Avon mais amputer ce lieu culturel historique de ce qui fait son charme et son identité paraît contre-productif. Il ne manque pas d’autres possibilités sur Avon, et pourquoi ne pas envisager une médiathèque commune aux deux villes, alors que Fontainebleau manque également d’un tel équipement ? Nous avons en conséquence demandé que ce projet d’amputation du Parc de Bel-Ebat soit abandonné au profit d’une autre implantation et/ou du développement d’une médiathèque intercommunale.

  Pièce d'eau du pavillon de l'érable
 


3 – Halles à fourrage

La halle à fourage; La halle à fourage; Le projet ci-dessous, présenté dans la presse, est en cours d’instruction à la mairie. Il a l’avantage de préserver l’architecture des deux halles qui abriteront des bureaux. Nous restons vigilants en ce qui concerne le nombre élevé de places de stationnement, surtout en surface.
Les halles à fourage. Facade sud. Pavillon Baltard
Mess Magenta : Une demande d’autorisation de démolir a été déposée pour la totalité du bâtiment. Un cahier des charges faisait obligation au promoteur de conserver l’Hôtel Montpensier où était le mess des officiers. Ce serait un dérapage regrettable, dont le promoteur se justifie sous prétexte de rentabilité.
 


4 – Projets : place Napoléon Bonaparte, Passage Ronsin


Facade passage Ronsin Facade passage Ronsin
Après bien des avatars, c’est finalement un immeuble d’habitation et de commerces qui viendra à l’angle du Passage Ronsin. Le projet nous paraît s’insérer correctement dans le contexte architectural, avec quelques concessions à l’esthétique et aux matériaux contemporains.
 


Adieu au hêtre pourpre du jardin de Diane et à l’orme de la rue Grande



Adieu au hêtre pourpre
Le Jardin de Diane est en deuil de son magnifique hêtre pourpre, victime d’un champignon qui oeuvrait secrètement .  La photographie de la coupe du tronc qui atteignait 2,12m de diamètre révèle la destruction de la partie centrale qui assure la résistance de l’arbre aux poussées.
A deux pas de la poste et du carrousel, sa frondaison agrémentait la place. Alertés sur une menace d’abattage, nous nous sommes informés auprès du jardinier en chef du Château qui nous a longuement expliqué la gravité de ce mal à l’origine de la mort de nombreux arbres de parcs et de jardins. Ce phénomène nous a été confirmé par Yves Delange, botaniste réputé, qui met en garde contre l’arrosage régulier des pelouses sous les arbres.
Nous rapprochons cette mort de celle de l’un des deux ormes de la rue Grande, à l’angle de la rue Paul Jozon, qui avaient survécu à la mortelle graphiose, cause de la quasi-disparition de cette essence en Europe. Le sujet survivant au bout de la rue Grande revêt une importance d’autant plus grande et devrait faire l’objet d’une attention particulière de la part de la Ville, à commencer par la suppression des arrosages et des plantations à son pied, ainsi que de tout revêtement de sol faisant obstacle à l’oxygénation des racines et du sol...



Renouvellement de vos cotisations pour 2013

Comme les années passées, nous sollicitons maintenant le renouvellement de cotisation pour l’année prochaine, ceci a deux avantages :

  • Pour vous les cotisations payées avant le 31 décembre seront déductibles des revenus 2012, le reçu correspondant vous sera envoyé en février, pour la déclaration de mai 2013.

  • Pour le CDAS cela permet de valider le budget et d’assurer notre autonomie financière.

Merci de répondre à cet appel, notre poids, notre crédibilité dépendent aussi du nombre de nos adhérents.





  Rédaction du bulletin : Jacqueline Nizart, Francis Ménard, Annie Vincent




Photographies : G. Galipon, F. Ménard , Chan Delange