Bulletin juin 2011 - AG mars 2011

Sommaire

1. Cinéma : le projet est abandonné.
2. Assemblée Générale de mars : Compte-rendu.
3. Dernières nouvelles : renouvellement du bureau, recours contre le PLU.

Avez-vous visité notre site:  www.comitededefense-fontainebleau.org

vous y trouverez de nombreuses informations, des articles, des photos.
Notre permanence est ouverte les vendredis de 10 à 12h.

1 – Le projet de nouveau cinéma est abandonné

Le 1er juin dernier, à l’initiative de la ville, une nouvelle réunion a mis en présence le maître d’ouvrage, les Bâtiments de France, et les représentants des associations de sauvegarde du patrimoine pour ce que chacun pensait être l’ultime mise au point du projet de cinéma dont les grandes lignes avaient été définies lors de la réunion de concertation du 24 mars à la mairie.

D’emblée, et à la consternation générale, les propriétaires ont annoncé que, pour des raisons économiques, elles devaient renoncer au projet. En effet il semble que Fontainebleau souffre de la concurrence sauvage du nouveau multiplex de Montereau qui, outre d’offrir une large possibilité de parking, pratique des prix de lancement insoutenables.

Le Comité de Défense qui a toujours été partisan d’une extension des cinémas à Fontainebleau déplore cet abandon qui risque de précariser les salles de l’Ermitage et prive Fontainebleau d’une animation culturelle et économique.

Le Comité de Défense s’était élevé contre le premier avant-projet, puis contre le projet retenu en novembre 2009, esthétiquement très contestables dans le contexte urbain sensible face au Château. Un recours a été formulé par des associations. Le Comité de Défense s’en était abstenu, préférant miser sur une concertation, mais avait exprimé sa désapprobation.

Après 1 an et demi de blocage, revirement début 2011. Lors d’une réunion à la mairie, différentes variantes d’un nouveau projet ont été proposées, ce qui représentait cette fois un appréciable effort de concertation, et l’on pouvait penser que le projet remanié avait de bonnes chances d’aboutir. C’est ce que nous vous avions annoncé lors de notre Assemblée Générale (voir compte rendu ci-après).

avant projet mai 2009
avant projet (mai 2009)
permis de construire nov 2009
permis de construire nov 2009
Projet présenté le 24 mars 2011
Projet présenté le 24 mars 2011
Maintenant la question ne se pose plus, la décision semble irrévocable et les propriétaires parlent de vendre le terrain.

Voilà bien un exemple d’une affaire mal conduite. Pourquoi la mairie n’a-t’elle pas mis en place beaucoup plus tôt cette concertation que nous avons toujours réclamée et défendue ? Pourquoi refuser aux Bellifontains le droit de choisir leur cadre de vie et pourquoi les traiter de rétrogrades lorsqu’ils refusent de se laisser imposer une architecture agressive parfaitement déplacée dans ce cadre historique et très « bellifontain ». Le temps perdu a-t-il compromis les chances de réussite de ce multiplex ? Rien n’est moins sûr étant donnée la baisse nationale de fréquentation des cinémas et la concurrence des centres commerciaux.

2 - Assemblée Générale de mars 2011, compte-rendu

L’Assemblée générale du CDAS s’est tenue le samedi 26 mars 2011 à 15 heures à l’Hôtel de l’Aigle Noir à Fontainebleau, 92 personnes étaient présentes ou représentées.

I --- Rapport moral et rapport d’activités par Mme Jacqueline Nizart, présidente

Aujourd’hui, les règlements d’urbanisme sont tous remis en question, en effet le Plan d’Occupation des Sols (POS) de Fontainebleau doit être remplacé par un Plan Local d’Urbanisme (PLU) commun à Fontainebleau et Avon, alors que le Schéma directeur du secteur qui couvre 31 communes, appelé Schéma de Cohésion Territoriale (SCOT) qui va s’imposer à lui, entre seulement en révision, et que le Schéma directeur pour l’Ile de France (SDRIF) qui les coiffe n’est toujours pas arrêté.

La volonté déclarée du gouvernement de densifier l’Ile de France se lit dans tous les règlements d’urbanisme. Pour cela, les prescriptions de protection sont allégées ou supprimées. Les Zones de Protection du Patrimoine Urbain et Paysager (ZPPAUP) par exemple, pour lesquelles nous nous sommes battus, sont compromises. En 2010 les ZPPAUP ont été supprimées et remplacées par des Aires de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AMVAP) qui offrent une protection minimale, avec la suppression de l’obligation de se conformer à l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France. Cette AMVAP ne remplace pas automatiquement la ZPPAUP qui disparaît, il faut que la municipalité remette en chantier une nouvelle demande de classement là où elle existait.

Quant au périmètre de protection autour des monuments classés qui était de 500 m, il est devenu variable. On en a un triste exemple à Avon où, après une enquête publique qui n’a pas retenu les arguments du Comité de Défense d’Avon, il n’y a plus de protection sur toute la zone de Changis, à partir du mur du château et en visibilité de l’église.

La règlementation de l’urbanisme devient de plus en plus compliquée et pleine de chausse-trappes. Comme nous sommes en démocratie, l’élaboration de ces règlements complexes doit satisfaire à un minimum de concertation avec le public. Des comités de pilotage se réunissent, qui en principe font une place aux associations : une participation souvent décevante dans ses résultats. Or l’analyse des textes est une tâche fastidieuse qui demande de plus en plus de temps, de clairvoyance et de compétence juridique. Au stade de l’enquête publique, chacun peut ajouter au poids de l’association en relayant les conclusions que le CDAS vous propose, comme nous l’avons fait dans la feuille d’information sur le Plan Local d’Urbanisme que nous avons distribuée dans les boîtes de toute la ville. Nos observations n’ayant pas été prises en compte dans la dernière version du PLU, le Comité a formulé un recours gracieux, ceci sera développé par la suite.

Cinéma Le Sélect : le tollé soulevé à juste titre par le projet architectural initial en plein cœur de la ville et devant le Jardin de Diane, a obligé le maître d’ouvrage, la mairie et les Bâtiments de France à rechercher une esthétique mieux adaptée, sinon intégrée, à cet emplacement emblématique et fréquenté. Cet avant-projet sera présenté plus loin.

Moins voyante en revanche, la disparition des fenêtres d’origine des écuries de la Petite Vénerie de Louis XV, rue d’Avon (face à l’immeuble des impôts). Le CDAS est intervenu, mais hélas trop tard, et à cette occasion il a apporté son concours à l’Agence des Bâtiments de France dans l’utilisation de la photothèque de 12000 vues de la ville que le Comité lui a fournie. Un autre exemple de l’utilité de cette photothèque nous est fourni par le ravalement d’un élégant immeuble de la rue St Merry où les décors semblent avoir été oubliés dans le permis.

La bibliothèque municipale, ancien Hôpital des Sœurs de la Charité est dans un triste état. Cet ensemble du 17ème siècle, malheureusement déprécié par un ravalement rustique à joints apparents auquel il serait facile de remédier, est négligé par la ville de manière choquante. Le toit bâché depuis trois ans attend une réfection. Devant une telle menace, le CDAS prévoit de faire une demande de classement.

Les halles à fourrage de Magenta : l’inquiétude persiste car la ville n’exclut pas la démolition alors que ces halles pourraient trouver de nombreuses réutilisations.. De même on peut craindre la démolition ou la transformation de la villa Lavaurs (ex musée napoléonien).

La réhabilitation des barres de la Faisanderie semble bien engagée, mais l’avenir de ce secteur est compromis par la superposition de deux règlements contradictoires sur les interstices boisés dans le Plan Local d’Urbanisme. Ils sont classés ‘Espace vert protégé strict’, ce qui est logique avec l’origine forestière de ces parcelles propriété de l’Etat non cessibles. Mais cette protection est trompeuse car il lui est superposé un classement en zone ‘affectation sociale’ qui pourrait ouvrir des possibilités de construction.

L’avenir de l’hôpital : la municipalité a décidé, sans concertation avec les bellifontains, que l’hôpital serait reconstruit au Bréau au lieu d’être reconstruit sur place en profitant de l’espace disponible avec les casernes Chataux et Damesme. Les projets d’aménagement des espaces ainsi libérés montrent surtout un désir de bourrer les espaces d’immeubles d’habitation sans tenir compte des infrastructures. Il en résulterait une augmentation très importante de la population sans contrepartie réelle en activités économiques. Est-ce là une conception raisonnable pour une ville déjà asphyxiée par la voiture et qui ne sait pas défendre son commerce local, avec avant toute chose une place du marché qui retiendrait les promeneurs ?

Également déraisonnables, les projets d’aménagement d’une ZAC de part et d’autre de la gare (terrains vendus par Réseaux Ferrés de France, autrefois SNCF). Ces projets sont laissés à l’entière discrétion de la ville d’Avon qui veut construire des immeubles d’habitation dans ces espaces exigus et malcommodes d’accès, au-dessus des trains de surcroît, alors que l’emplacement conviendrait à des sièges de sociétés et des bureaux. Le maire de Fontainebleau s’interdit toute intervention, alors que la gare manque de parking et que le voyageur arrivant à la gare de Fontainebleau n’est même pas informé de la direction et de la distance du centre-ville et du château !

Le Comité poursuit son action pour faire reconnaître l’importance du grès de Fontainebleau, pierre noble s’il en est, qui a inspiré les plus grands architectes depuis le Moyen-Age dans notre région et qui a trouvé ses plus belles expressions à Fontainebleau, au château et dans les villes de Fontainebleau et d’Avon. Le Comité lui a consacré une belle exposition à la Maison des Compagnons pour les Journées du Patrimoine 2010. Pour prendre conscience de l’importance du grès, demandons-nous ce qu’il adviendrait si du jour au lendemain un maléfice faisait disparaître tout le grès de Fontainebleau et de sa région ? A coup sûr, tout s’écroulerait, à commencer par le château (sauf peut-être l’aile Louis XV) jusqu’à la moindre masure sur le territoire de plusieurs cantons !

Le Plan Local d’Urbanisme ( PLU ) : M. Ménard rappelle que le CDAS a largement informé ses adhérents avec les bulletins et l’ensemble des bellifontains avec un tract diffusé en avril 2010, au moment de l’enquête publique. Après quelques espoirs au vu des réponses données par la Communauté de Communes ( la CCFA, responsable du PLU ) nous avons constaté qu’au final aucune de nos demandes n’avaient été prises en compte. Ceci a amené le Conseil d’Administration a engager un recours gracieux déposé fin janvier. Nous venons de recevoir une fin de non-recevoir à ce recours gracieux et nous allons préparer le dossier de recours auprès du Tribunal Administratif.

Nous vous avons précisé les points principaux de notre désaccord avec ce PLU dans notre bulletin de novembre 2010. Ce sont en particulier :
  1. Une surdensification que l’infrastructure de la ville ne pourrait supporter,
  2. l’absence de protection des bâtiments remarquables, des espaces verts et des perspectives,
  3. des modifications de zone injustifiées permettant une densification anormale sur les secteurs concernés, et le classement en « espaces verts protégés » du secteur des Fontaines, où se trouvent les sources des aqueducs jusqu’alors zone non constructible,
  4. la possibilité d’immeubles de 21 m (soit 7 étages ) sur l’axe économique de la gare jusqu’au Carmel et au collège Lucien Cézard.

Projet de cinéma : M. Galipon indique que suite à une réunion fin janvier où un projet acceptable avait été retenu, le CDAS a été convié le 25 mars pour une présentation du projet. Nous avons noté avec une grande satisfaction que l’architecte avait abandonné les énormes « superstructures » en zinc pour revenir à une solution traditionnelle de pierres. Les volumes ont été légèrement réduits sur le passage Ronsin ce qui évite l’effet d’écrasement du précédent projet. Il reste l’avancée en verre sur la place qui pourrait mieux s’inspirer de l’aile de l’hôtel de l’Aigle Noir.
Rien n’est joué cependant car nous avons noté la réaction de l’architecte des Bâtiments de France qui souhaite toujours « le geste architectural » qui fera « dialoguer modernité et tradition ».

Protection de bâtiments remarquables M Galipon signale qu’il a monté un dossier de plusieurs bâtiments à protéger et présenté ces bâtiments aux autorités de la DRAC (Direction Régionales des Affaires Culturelles ) : ce sont la Maison des Compagnons, la Maison de l’architecte du Comte d’Artois Bélanger (auteur de Bagatelle), la maison contenant le colonne Renaissance provenant du Château retrouvée rue du Parc et les aqueducs.

Maison Béranger - arrière
Maison Béranger - arrière
Maison Béranger intérieur intérieur Maison des compagnons
Maison des compagnons


Les critères pris en compte sont tels que seuls les aqueducs ont retenu l’intérêt de la DRAC. En effet si l’immeuble est déjà restauré, comme la Maison des Compagnons, ce n’est plus l’état d’origine, et s’il n’est pas restauré la DRAC est réticente car cela coûtera cher ! voilà bien une impasse totale !

Par ailleurs la DRAC semble répugner à classer des immeubles sans l’accord du propriétaire, ce qui laisse peu de chances pour les dossiers évoqués précédemment ( Halles à Fourrage, Villa Lavaurs, Bibliothèque.) qui sont des bâtiments communaux.

M. Galipon insiste sur la nécessité de protéger tous ces bâtiments qui font la spécificité de la ville, il rappelle combien les actions menées par le Comité de Défense sont primordiales pour les préserver.

II --- Rapport financier ( résumé ), par M. Francis Ménard, trésorier

Les recettes de l’année 2010 sont de 5511,15 € et les dépenses de 5065,41 € laissant un résultat positif de 445,74 €.

Suite à ces exposés le quitus du rapport moral et du rapport financier a été voté à l’unanimité.

III --- Élection des administrateurs

Renouvellement des mandats : Les mandats de Mme Létoublon Marie Laure, MM Cremer Claude, Piesse Bernard, Roggeman Christian, Savatier Bertrand, Ruby Serge sont renouvelés à l’unanimité.

Élection de nouveaux administrateurs : Aucune candidature n’a été enregistrée



3 - Dernières nouvelles
Renouvellement du bureau : lors de sa réunion du 9 avril le conseil d’administration a réélu à l’unanimité les membres du bureau
Présidente : Mme. NIZART Vice-président : Mr SAVATIER
Secrétaire Générale : Mme. VINCENT Secrétaire : Mme. LETOUBLON Trésorier : Mr MENARD


Recours contre le PLU : il a été présenté le 19 mai au Tribunal Administratif de Melun, en commun avec le CDAS d’Avon. En réunissant les compétences, et en particulier celle du CDAS d’Avon que nous remercions, il a été possible de ne pas faire appel à un avocat ce qui aurait obéré les finances de nos associations qui souhaitent conserver leurs modestes réserves pour les cas où un avocat est indispensable (comme en appel )

Exposition pour les Journées du Patrimoine, les 17 et 18 septembre : comme tous les ans la Maison des Compagnons sera ouverte et le CDAS organisera une exposition. Cette année nous présenterons l’influence italienne sur le travail du grès et la statuaire à Fontainebleau.

Le site "http://www.comitededefense-fontainebleau.org":" il s’est augmenté de nombreuses rubriques et MM Zéguer et Ménard ont œuvré pour le compléter et le remanier largement pour faciliter les recherches. Nous vous signalons en particulier la mise en ligne du diaporama sur « l’eau à Fontainebleau » qui avait fait l’objet d’une exposition et de présentations très appréciées lors de journées du Patrimoine.

Rédaction du bulletin : Jacqueline Nizart, Francis Ménard      Photographies : Georges Galipon, Francis Ménard