Maintenant la question ne se pose plus, la décision semble irrévocable et les propriétaires parlent de vendre le terrain.
Voilà bien un exemple d’une affaire mal conduite. Pourquoi la mairie n’a-t’elle pas mis en place beaucoup plus tôt cette concertation que nous avons
toujours réclamée et défendue ? Pourquoi refuser aux Bellifontains le droit de choisir leur cadre de vie et pourquoi les traiter de rétrogrades
lorsqu’ils refusent de se laisser imposer une architecture agressive parfaitement déplacée dans ce cadre historique et très « bellifontain ».
Le temps perdu a-t-il compromis les chances de réussite de ce multiplex ? Rien n’est moins sûr étant donnée la baisse nationale de fréquentation
des cinémas et la concurrence des centres commerciaux.
2 - Assemblée Générale de mars 2011, compte-rendu
L’Assemblée générale du CDAS s’est tenue le samedi 26 mars 2011 à 15 heures à l’Hôtel de l’Aigle Noir à Fontainebleau, 92 personnes
étaient présentes ou représentées.
I --- Rapport moral et rapport d’activités par Mme Jacqueline Nizart, présidente
Aujourd’hui, les règlements d’urbanisme sont tous remis en question, en effet le Plan d’Occupation des Sols (POS) de Fontainebleau doit être remplacé
par un Plan Local d’Urbanisme (PLU) commun à Fontainebleau et Avon, alors que le Schéma directeur du secteur qui couvre 31 communes,
appelé Schéma de Cohésion Territoriale (SCOT) qui va s’imposer à lui, entre seulement en révision, et que le Schéma directeur pour
l’Ile de France (SDRIF) qui les coiffe n’est toujours pas arrêté.
La volonté déclarée du gouvernement de densifier l’Ile de France se lit dans tous les règlements d’urbanisme. Pour cela, les prescriptions de protection
sont allégées ou supprimées. Les Zones de Protection du Patrimoine Urbain et Paysager (ZPPAUP) par exemple, pour lesquelles nous nous sommes
battus, sont compromises. En 2010 les ZPPAUP ont été supprimées et remplacées par des Aires de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine
(AMVAP) qui offrent une protection minimale, avec la suppression de l’obligation de se conformer à l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France.
Cette AMVAP ne remplace pas automatiquement la ZPPAUP qui disparaît, il faut que la municipalité remette en chantier une nouvelle demande de
classement là où elle existait.
Quant au périmètre de protection autour des monuments classés qui était de 500 m, il est devenu variable. On en a un triste exemple à Avon où,
après une enquête publique qui n’a pas retenu les arguments du Comité de Défense d’Avon, il n’y a plus de protection sur toute la zone de Changis,
à partir du mur du château et en visibilité de l’église.
La règlementation de l’urbanisme devient de plus en plus compliquée et pleine de chausse-trappes. Comme nous sommes en démocratie,
l’élaboration de ces règlements complexes doit satisfaire à un minimum de concertation avec le public. Des comités de pilotage se réunissent,
qui en principe font une place aux associations : une participation souvent décevante dans ses résultats. Or l’analyse des textes est une tâche
fastidieuse qui demande de plus en plus de temps, de clairvoyance et de compétence juridique. Au stade de l’enquête publique, chacun peut ajouter
au poids de l’association en relayant les conclusions que le CDAS vous propose, comme nous l’avons fait dans la feuille d’information sur le
Plan Local d’Urbanisme que nous avons distribuée dans les boîtes de toute la ville. Nos observations n’ayant pas été prises en compte dans
la dernière version du PLU, le Comité a formulé un recours gracieux, ceci sera développé par la suite.
Cinéma Le Sélect : le tollé soulevé à juste titre par le projet architectural initial en plein cœur de la ville et devant le Jardin de Diane, a obligé
le maître d’ouvrage, la mairie et les Bâtiments de France à rechercher une esthétique mieux adaptée, sinon intégrée, à cet emplacement
emblématique et fréquenté. Cet avant-projet sera présenté plus loin.
Moins voyante en revanche, la disparition des fenêtres d’origine des écuries de la Petite Vénerie de Louis XV, rue d’Avon (face à l’immeuble des impôts).
Le CDAS est intervenu, mais hélas trop tard, et à cette occasion il a apporté son concours à l’Agence des Bâtiments de France dans l’utilisation
de la photothèque de 12000 vues de la ville que le Comité lui a fournie. Un autre exemple de l’utilité de cette photothèque nous est fourni par
le ravalement d’un élégant immeuble de la rue St Merry où les décors semblent avoir été oubliés dans le permis.
La bibliothèque municipale, ancien Hôpital des Sœurs de la Charité est dans un triste état. Cet ensemble du 17ème siècle, malheureusement
déprécié par un ravalement rustique à joints apparents auquel il serait facile de remédier, est négligé par la ville de manière choquante.
Le toit bâché depuis trois ans attend une réfection. Devant une telle menace, le CDAS prévoit de faire une demande de classement.
Les halles à fourrage de Magenta : l’inquiétude persiste car la ville n’exclut pas la démolition alors que ces halles pourraient trouver de nombreuses
réutilisations.. De même on peut craindre la démolition ou la transformation de la
villa Lavaurs (ex musée napoléonien).
La réhabilitation des barres de la Faisanderie semble bien engagée, mais l’avenir de ce secteur est compromis par la superposition de deux règlements
contradictoires sur les interstices boisés dans le Plan Local d’Urbanisme. Ils sont classés ‘Espace vert protégé strict’, ce qui est logique avec l’origine
forestière de ces parcelles propriété de l’Etat non cessibles. Mais cette protection est trompeuse car il lui est superposé un classement en zone
‘affectation sociale’ qui pourrait ouvrir des possibilités de construction.
L’avenir de l’hôpital : la municipalité a décidé, sans concertation avec les bellifontains, que l’hôpital serait reconstruit au Bréau au lieu d’être
reconstruit sur place en profitant de l’espace disponible avec les casernes Chataux et Damesme. Les projets d’aménagement des espaces
ainsi libérés montrent surtout un désir de bourrer les espaces d’immeubles d’habitation sans tenir compte des infrastructures. Il en résulterait
une augmentation très importante de la population sans contrepartie réelle en activités économiques. Est-ce là une conception raisonnable
pour une ville déjà asphyxiée par la voiture et qui ne sait pas défendre son commerce local, avec avant toute chose une place du marché
qui retiendrait les promeneurs ?
Également déraisonnables, les projets d’aménagement d’une
ZAC de part et d’autre de la gare (terrains vendus par Réseaux Ferrés de France,
autrefois SNCF). Ces projets sont laissés à l’entière discrétion de la ville d’Avon qui veut construire des immeubles d’habitation dans ces espaces
exigus et malcommodes d’accès, au-dessus des trains de surcroît, alors que l’emplacement conviendrait à des sièges de sociétés et des bureaux.
Le maire de Fontainebleau s’interdit toute intervention, alors que la gare manque de parking et que le voyageur arrivant à la gare de Fontainebleau
n’est même pas informé de la direction et de la distance du centre-ville et du château !
Le Comité poursuit son action pour faire reconnaître l’importance du grès de Fontainebleau, pierre noble s’il en est, qui a inspiré les plus grands
architectes depuis le Moyen-Age dans notre région et qui a trouvé ses plus belles expressions à Fontainebleau, au château et dans les villes de
Fontainebleau et d’Avon. Le Comité lui a consacré une belle exposition à la Maison des Compagnons pour les Journées du Patrimoine 2010.
Pour prendre conscience de l’importance du grès, demandons-nous ce qu’il adviendrait si du jour au lendemain un maléfice faisait disparaître
tout le grès de Fontainebleau et de sa région ? A coup sûr, tout s’écroulerait, à commencer par le château (sauf peut-être l’aile Louis XV)
jusqu’à la moindre masure sur le territoire de plusieurs cantons !
Le Plan Local d’Urbanisme ( PLU ) : M. Ménard rappelle que le CDAS a largement informé ses adhérents avec les bulletins
et l’ensemble des bellifontains avec un tract diffusé en avril 2010, au moment de l’enquête publique. Après quelques espoirs au vu des réponses
données par la Communauté de Communes ( la CCFA, responsable du PLU ) nous avons constaté qu’au final aucune de nos demandes
n’avaient été prises en compte. Ceci a amené le Conseil d’Administration a engager un recours gracieux déposé fin janvier. Nous venons de
recevoir une fin de non-recevoir à ce recours gracieux et nous allons préparer le dossier de recours auprès du Tribunal Administratif.
Nous vous avons précisé les points principaux de notre désaccord avec ce PLU dans notre bulletin de novembre 2010. Ce sont en particulier :
- Une surdensification que l’infrastructure de la ville ne pourrait supporter,
- l’absence de protection des bâtiments remarquables, des espaces verts et des perspectives,
- des modifications de zone injustifiées permettant une densification anormale sur les secteurs concernés, et le classement en « espaces verts
protégés » du secteur des Fontaines, où se trouvent les sources des aqueducs jusqu’alors zone non constructible,
- la possibilité d’immeubles de 21 m (soit 7 étages ) sur l’axe économique de la gare jusqu’au Carmel et au collège Lucien Cézard.
Projet de cinéma : M. Galipon indique que suite à une réunion fin janvier où un projet acceptable avait été retenu, le CDAS a été
convié le 25 mars pour une présentation du projet. Nous avons noté avec une grande satisfaction que l’architecte avait abandonné les énormes
« superstructures » en zinc pour revenir à une solution traditionnelle de pierres. Les volumes ont été légèrement réduits sur le passage Ronsin
ce qui évite l’effet d’écrasement du précédent projet. Il reste l’avancée en verre sur la place qui pourrait mieux s’inspirer de l’aile de l’hôtel de l’Aigle Noir.
Rien n’est joué cependant car nous avons noté la réaction de l’architecte des Bâtiments de France qui souhaite toujours « le geste architectural » qui fera
« dialoguer modernité et tradition ».
Protection de bâtiments remarquables M Galipon signale qu’il a monté un dossier de plusieurs bâtiments à protéger et présenté
ces bâtiments aux autorités de la DRAC (Direction Régionales des Affaires Culturelles ) : ce sont la Maison des Compagnons,
la Maison de l’architecte du Comte d’Artois Bélanger (auteur de Bagatelle), la maison contenant le colonne Renaissance provenant du
Château retrouvée rue du Parc et les aqueducs.
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