Les Journées du Patrimoine ont été l’occasion pour le CDAS de faire son éloge du grès dans
le cadre de la Maison des Compagnons, le grès patrimoine premier de Fontainebleau. Le but était d’ouvrir les yeux du visiteur
sur la richesse de ce patrimoine et l’intérêt esthétique et culturel de ce matériau décrié parce que mal compris. Ce message
nous a paru d’une nécessité accrue avec le récent badigeonnage de tous les appareils de grès du Quartier Henri IV au château,
malgré nos protestations véhémentes et répétées auprès de toutes les instances responsables.
La particularité du site de Fontainebleau, qui en fait son attrait et sa réputation, est l'abondance de ses rochers de grès et
de son sable fin. Il y a 35 millions d'années, la mer recouvrait cette région et des bancs de grès se sont formés dans la partie
supérieure de la couche de sable. On retrouve ces grès sur tout le massif forestier avec les platières, bancs de grès dont
seule la surface voit le jour, les éboulements et les rochers isolés dont l’érosion à sculpté des formes étonnantes.
Le grès est le matériau accessible localement, c’est donc lui qui sera utilisé au cours des siècles pour toutes les constructions
bellifontaines, à l’exception de quelques parties de demeures prestigieuses (le Château, l’Ermitage de Pompadour… )
pour lesquels on faisait venir à grand frais d’autres matériaux comme le calcaire de St Leu d’Estrans dans l’Oise.
Ce n’est qu’après 1900, avec les facilités de transport, que le calcaire, de Souppes ou de Château-Landon le plus souvent,
supplantera le grès jugé trop rustique et difficile à travailler. L’exposition montrait la mise en œuvre du grès dans la construction :
chaînages, appareils de façade, soubassements, appuis de fenêtre, corniches, entablements de murs, seuils et escaliers,
porches et portes piétonnes, pavages, bornes, etc…, tous éléments qui donnent à l’architecture bellifontaine son caractère
particulier.
|