Le Comité de Défense a tenu son Assemblée Générale le samedi 17 mars dans les salons de l’Aigle Noir.
Un public assidu d’adhérents et de représentants d’associations de l’Environnement et du Patrimoine de la région a suivi
les exposés et les débats qui ont suivi.
En introduction, la présidente Jacqueline Nizart a présenté les évolutions des règlements d’urbanisme et les inquiétudes
qu’elles suscitent pour l’avenir de la ville.
A Fontainebleau qui dispose de grandes réserves foncières, les effets combinés de ces dispositions qui toutes vont
vers une densification et une libéralisation de la construction peuvent déséquilibrer gravement l’économie de la ville.
Le PLU prévoyait déjà une augmentation d’environ 1/3 de sa population. Ce n’est pas tout d’augmenter la population
et de permettre à quelques grosses entreprises de faire de substantiels bénéfices, encore faut-il que l’infrastructure
soit présente, or nous savons tous combien le centre-ville est asphyxié par les voitures. Il faut également un marché
du travail et des services pour que cette population n’aille pas grossir les foules qui remplissent les halls de gare et les autoroutes.
Or, si nous saluons les efforts de certains pour attirer les entreprises dans le sud de la Seine-et-Marne, encore faut-il que
notre ville soit un pôle accueillant qui donne envie de s’y implanter. Nous regrettons que la vocation universitaire de Fontainebleau
soit constamment remise en cause par des menaces de départ de nos grandes écoles. Pour l’école d’ingénieurs de Valvins,
c’est sûr, il n’y aura pas de rentrée en 2012. Le beau projet du Centre Européen de Musique de Chambre au Quartier Henri IV
a fait long feu. L’INSEAD fait toujours planer la menace de partir vers des cieux plus propices aux affaires. Bonne nouvelle
du côté de l’Ecole des Mines en revanche, qui maintiendrait son site de Fontainebleau.
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Et LE CINEMA de l’impasse Ronsin, après bien des péripéties diversement interprétées en ville, ne verra pas le jour,
ce que déplore le Comité de Défense qui a toujours été favorable à l’implantation d’un cinéma.
Rappelons que les projets successifs faisaient injure au contexte architectural et au périmètre classé du Château réputé
inviolable et déterminant et que, en contravention avec le Plan d’Occupation des Sols, aucune capacité de stationnement
n’avait été prévue dans un centre-ville surchargé.
La Direction des Affaires Culturelles a sa part de responsabilité dans cet échec, qui demande pour toute construction
nouvelle une architecture résolument « innovante », à l’exclusion de toute autre qui s’inscrirait dans la suite de l’existant,
comme s’il fallait tourner le dos à 2.000 ans d’architecture pour faire œuvre créatrice. Nous maintenons qu’une architecture
moderne mieux inscrite dans le contexte était possible.
Du temps a ainsi été perdu, et alors qu’un compromis se dessinait, sans toutefois résoudre le problème du stationnement,
le promoteur a renoncé devant la chute de fréquentation due à l’ouverture des complexes de Montereau et Dammarie,
mettant ainsi un terme au projet de plusieurs salles supplémentaires dans le centre-ville. Un projet d’immeuble d’habitation
tout à fait bienvenu à cet endroit, avec des commerces au rez-de-chaussée, est à l’instruction en mairie.
Quant au cinéma, on parle d’une implantation sur le site de la Halle de Villars qui présente l’avantage de résoudre le
problème du stationnement.
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L’AMENAGEMENT DU CENTRE-VILLE appelé « requalification urbaine» a fait l’objet de trois projets
par trois cabinets différents, pour quelque 300.000 euros. Un des projets a été retenu.
Depuis, rien d’autre que la réfection de la rue Aristide Briand et la création d’une piste cyclable, le rapiéçage du macadam
de la rue Grande après l’enlèvement des conduites en plomb, avec une nouvelle hémorragie de pavés de grès, et enfin
la perte de la charmante petite place STEPHANE MALLARME pour d’obscures raisons de circulation.
Le Comité de Défense a soutenu le collectif de riverains offusqués par cet appauvrissement de leur cadre de vie, d’autant plus
que lors d’une réunion dite « de concertation », ils s’étaient à la quasi unanimité opposés au projet . Malheureusement rien
n’a pu empêcher l’abattage des six tilleuls en bonne santé.
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LA PLACE DU MARCHE La mairie annonce la mise en œuvre de ce projet pour 2013.
La réhabilitation de la place du Marché est une impérative nécessité car dans l’intervalle des marchés
c’est un dépotoir à voitures que les piétons se hâtent de quitter.
Deux mesures s’imposent pour lui rendre son rôle de cœur de ville : la démolition de la halle et l’extension du
parking souterrain avec suppression du stationnement de surface. La halle parasite, tapie sur les voitures comme
un cloporte sur ses œufs, doit disparaître.
Elle occulte la belle façade de la Mission et gêne la vue sur l’ enfilade des façades des autres côtés de la place.
L’agrandissement du parking souterrain existant est une nécessité, néanmoins nous demandons une politique
incitative du transport en commun : une liaison très fréquente par petites navettes avec les villages environnants,
la gare et les quartiers extérieurs s’impose.
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L’HOPITAL
Derrière le besoin de modernisation de l’hôpital, la construction ex-nihilo d’un nouveau centre hospitalier au Bréau
cache une politique de promotion immobilière sur le site actuel de l’hôpital et un développement prédominant
de la partie privée qui laisserait à la partie hôpital public réduite à l’état de peau de chagrin la partie la moins rentable des soins.
Le Comité de Défense exprime son total désaccord avec cette entreprise de coulage de l’hôpital public ; l’emplacement actuel
de l’hôpital est tout à fait rationnel. Il est facilement accessible aux véhicules par le boulevard extérieur sans
de perturbation dans la ville, et par les piétons.
Par ailleurs, d’importants travaux, bâtiments et équipements, viennent d’être réalisés pour 6 M€, les détruire serait
un énorme gâchis de deniers publics.
Une modernisation et une extension sont possibles grâce aux sites militaires mitoyens qui seront bientôt libres.
D’autres villes ont fait ce choix.
Rappelons que la partie du Bréau prévue pour un nouvel hôpital dans le PLU doit normalement revenir au domaine
forestier en vertu d’un décret qui prévoit le retour de ces parcelles dans la forêt domaniale à présent que la
Défense nationale n’en a plus besoin. Ce décret centenaire que certains prétendent caduque revêt au contraire un
caractère d’une grande modernité, à notre époque où les plus éminents scientifiques s’accordent à reconnaître
l’urgence vitale de freiner l’expansion dramatique de la stérilisation des sols par l’étalement urbain.
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Le CDAS rappelle que, au lieu de dilapider les deniers publics dans des études inutiles et des
projets somptuaires, la Ville ferait mieux d’assumer immédiatement son plus élémentaire devoir d’entretien
du PATRIMOINE COMMUNAL :
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L’EGLISE par exemple, dont le gros œuvre a besoin de réparation et dont l’intérieur est d’une grisaille sinistre.
LA BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE, sous les bâches depuis plusieurs années : Qu’attend-on pour refaire la couverture ?
Attention à la pourriture !
Et le QUARTIER MAGENTA, ancien mess des officiers :
5 ans après, une vaste friche, l’Hôtel Montpensier, réduit à l’état de ruine, le gros corps de bâtiment donnant sur le boulevard, qui était
en excellent état et parfaitement utilisable, rasé. Rasée aussi l’aile basse construite dans les années 60 en prolongation de
l’hôtel Monpensier avec un remarquable souci d’intégration. Reste un terrain vague. Encore un naufrage dont nous sommes
redevables à la prétention de faire de la ‘nouvelle architecture’.
Restent dans cette parcelle LES HALLES à fourrage, propriété de la Ville. Ces deux imposantes constructions
qui font partie de l’histoire de Fontainebleau ont des propriétés techniques dignes d’inspirer un beau projet architectural.
Les idées ne manquent pas, d’une affectation culturelle. Médiathèque, palais des congrès, hall d’exposition ou simplement
siège prestigieux d’une société, il faut tout faire pour assurer leur conservation.
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UN CAS D’ECOLE : NUISANCES DUES AU NON-RESPECT DE LA LOI :
Sur un bel immeuble d’habitation Rue Saint Merry, on a vu apparaître, à la place de deux fenêtres, des puissantes sorties
de ventilation constituant une nuisance par le bruit et le débit d’air chaud rejeté, tout cela sans autorisation.
Les habitants et le CDAS sont ballottés de la mairie aux diverses administrations qui se défaussent les unes sur les autres.
Où l’on voit que l’insertion d’activités économiques dans le tissu urbain résidentiel n’est pas sans inconvénients.
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Le CDAS est attentif à l’insertion de nouvelles constructions dans le tissu urbain comme RUE PAUL JOZON,
et surtout RUE DU MONT-USSY, dans la Plaine de la Chambre où un projet de résidence ‘moderne’ évoquant un jeu de construction
a obtenu un permis. Il est conforme aux textes d’urbanisme.
LES JOURNEES DU PATRIMOINE qui ont toujours lieu le 3ème week-end de septembre avaient pour thème cette année:
« La culture voyage », un thème qui permettait bien des interprétations. Dans la ligne de notre campagne pour la défense
du grès de Fontainebleau, nous avons choisi de présenter L’INFLUENCE ITALIENNE SUR LE TRAVAIL DU GRES A FONTAINEBLEAU
depuis l’époque de la Renaissance. (affiche) Car si on peut supposer que les bâtiments existant au Moyen-Age à Fontainebleau
étaient essentiellement construits dans le grès des carrières toutes proches, l’utilisation qui en a été faite sous la Renaissance
par les architectes italiens a pris des aspects originaux très inspirés par l’esprit des lieux. Ce fut donc l’objet d’une belle exposition
à la Maison des Compagnons.
C’est également le grès, mais le grès dans sa mise en œuvre dans la ville, notamment aux 17 et 18èmes siècles, que le
Comité de Défense présentera dans le cadre du GEOFESTIVAL fin 2012 .
Nous participons également à des journées courant 2012 sur le thème de « l’Arbre, racines du vivant » organisées
par les associations, Bois-le-Roi-Environnement, Chartrettes-Environnement, et Samois-sur-Terre. Pour notre part,
nous illustrerons le rôle de l’arbre en ville.
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L’Assemblée Générale s’est poursuivi par un exposé et un débat sur les permis d’exploration de pétrole et
gaz de schistes qui concernent la ville et la forêt de Fontainebleau ainsi que les communes limitrophes.
Le texte fera l’objet d’une autre parution.
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