INTRODUCTION |
Tout d’abord un grand merci à Richard Duvauchelle qui nous accueille à nouveau généreusement dans ses magnifiques salons.
Je remercie chacun ici présent, nos fidèles adhérents et nos nouveaux adhérents que je salue tout particulièrement, de consacrer quelques heures pour passer en revue les derniers évènements et les actions que nous menons pour que Fontainebleau évolue dans le respect de son riche héritage et des aspirations de ses habitants à une qualité de vie où la nature et l’architecture, le passé et le présent, font bon ménage.
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NOTRE ACTION
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Elle est de 3 ordres :la connaissance du patrimoine, les interventions auprès des autorités et des parties prenantes sur les affaires sensibles, et lorsque tout a échoué les actions contentieuses.
• Il nous est difficile d’estimer l’efficacité des actions de vulgarisation : publications, promenades, conférences. Ce sont les plus populaires auprès du public. Elles ne sont jamais suffisantes, mais si modestes soient-elles, elles transmettent l’amour du patrimoine et nous font connaître.
• Nos interventions auprès de la mairie ou auprès des administrations concernées sont dictées par l’actualité, pour tenter d’infléchir des décisions qui nous paraissent malheureuses. Nous sommes intervenus cette année plusieurs fois auprès de la mairie et de la direction du château pour des projets concernant les abords du château.
• Lorsque tous ces moyens s’avèrent insuffisants, il ne reste plus que l’action contentieuse, et à ce dernier stade, nous ne pouvons plus nous appuyer que sur les textes. Et les textes sont de plus en plus ambigus, voire schizophrènes : tel chapitre d’un plan d’urbanisme qui énumère toutes sortes de contraintes dans un secteur ancien se terminera par un alinéa donnant la préférence à une architecture ‘innovante’, souhait plus ou moins secret de tout Architecte des Bâtiments de France, celui-là même qui est chargé de faire respecter le cadre environnant.
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Faire connaitre, un exemple le grès :
A Fontainebleau, comble de malchance, le grès qui a donné l’architecture monumentale caractéristique de Fontainebleau, aussi bien que des ouvrages d’art et une architecture rurale et bourgeoise typique dans tout le Pays de Fontainebleau n’a pas l’heur de plaire aux architectes, ni du privé, ni des Bâtiments de France, ni même des M.H. La raison en est qu’ils le connaissent mal, ne savent pas le mettre en œuvre, et que, appartenant au passé, il ne correspond pas à leur idée de la mode. Ils l’aiment si peu qu’ils en nient l’existence ! J’en veux pour preuve l’absence totale du grès dans la carte des matériaux de Seine-et-Marne qui figure dans la brochure éditée par le Conseil Général. Il en résulte des fautes graves comme l’inqualifiable badigeon jaune du Quartier Henri IV par un architecte des Monuments historiques.
Pour pallier cette ignorance et ce manque de sensibilité artistique, le Comité de Défense s’est de longue date investi dans la défense du grès par tous les moyens : publications, expositions à la Maison des Compagnons, promenades didactiques en ville lors de Journées du Patrimoine, interventions auprès des autorités et participation au Géofestival de l’Ecole des Mines et de l’association Réserve de Biosphère de l’UNESCO.
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Intervenir et convaincre :
Pour éviter dans la mesure du possible des actions en justice préjudiciables et onéreuses, l’idéal est de réussir à convaincre les promoteurs avant que les permis ne soient octroyés, mais encore faut-il que nous soyons avertis, ou mieux, consultés. C’est ainsi que cette année, nous avons suscité un permis modificatif pour une opération immobilière de la SEM 77 sur l’emprise de l’ancien garage Opel avec façades rue de Ferrare et rue Denecourt, face à la Cour des Mathurins.
Le promoteur ayant souhaité nous rencontrer après la sortie de notre tract ‘QUAND ON AIME FONTAINEBLEAU’, nous avons réuni à la Maison des Compagnons le promoteur, la SEM 77, et l’architecte, et avons obtenu qu’un permis modificatif soit demandé en échange de notre promesse de ne pas faire de recours si le projet était suffisamment amendé dans le sens que nous préconisions, c’est-à-dire vers une meilleure intégration dans l’architecture environnante. Cela a été possible grâce à une bonne entente avec l’architecte et à la compréhension du promoteur qui y a vu aussi son intérêt. Il faut dire que nos suggestions ont été d’autant plus bien venues auprès de l’architecte qu’elles rejoignaient son projet de départ. Il avait dû modifier son projet à plusieurs reprises pour satisfaire aux exigences de l’ABF qui ne peut souffrir aucune parenté avec l’architecture ancienne environnante, fusse même dans les abords immédiats du château.
Il a fallu beaucoup de tact et de fermeté à cet architecte pour convaincre la Mairie, mais surtout faire violence à l’ABF afin d’obtenir un permis modificatif, ce qui a évité, pour nous un recours et pour le promoteur un retard de calendrier. Lors de l’entretien, nous ne nous étions pas privés d’évoquer l’éventualité d’un recours. Le permis vient d’être délivré fin février, il intègre nos demandes.
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Le maire n’en a tenu aucun compte et le projet a été voté tel quel par le conseil municipal, puis par la Communauté de Communes, dans des conditions assez lamentables : silence quasi général de l’assemblée communautaire dans laquelle chaque commune craint que la Ville de Fontainebleau ne vienne ensuite se mêler de ses affaires. Seules Roselyne Sarkissian et Monique Fournier ont exprimé leurs critiques, cette dernière prise à partie par le Maire avec des invectives et des menaces telles que le Comité de Défense présent dans l’assistance s’en est offusqué. Les manières despotiques et irrévérencieuses du maire à l’égard de cette conseillère qui exprimait ce que beaucoup pensent sans oser le dire nous ont paru mal présager de l’avenir. Ce que nous avons dénoncé dans une lettre ouverte au maire que vous avez pu lire dans notre dernier bulletin et que nous avons adressée à tous les conseillers communautaires et administrations concernées.
Contre cette modification inacceptable du Plan Local d’Urbanisme nous avons déposé un recours gracieux, premier degré avant un recours contentieux sur lequel le T.A. devrait nous suivre, étant donné l’abus de pouvoir que constitue l’empiètement sur les droits de l’hôpital public, d’autant plus choquant que le maire de Fontainebleau cumule les fonctions de maire avec la présidence de l’hôpital de Fontainebleau et la présidence des Hôpitaux de France.
Concernant l’hôpital, dont le maire disait qu’il ne pouvait rester à son emplacement actuel faute de place afin de le reconstruire ex-nihilo au Bréau, voilà maintenant qu’on l’ampute de plusieurs côtés. D’après ce qui nous a été rapporté le grand bâtiment sur le boulevard (centre de transfusion sanguine) pourrait être vendu « à la découpe ».
Cette politique incohérente demande à être confirmée et expliquée, ne serait-elle pas les prémisses d’un futur démantèlement ?
PROJET D’HOTEL EN PLACE DU MESS MAGENTA
Dans le même temps, Boulevard MAGENTA, un cauchemar se prépare à l’arrivée sur la Cour des Adieux : un hôtel sinistre à faire fuir les touristes et pour ce faire la démolition du Mess Magenta, ancien Hôtel Montpensier du 17ème siècle, dépecé et laissé à l’abandon par le promoteur qui s’était engagé à le conserver aux terme d’une convention avec la Ville et le Ministère de la Défense.
Nous nous sommes opposés à cette démolition par un recours gracieux, puis contentieux, car nous restons convaincus qu’un bien meilleur parti pourrait être tiré de ce bâtiment rénové, quitte à en faire autre chose qu’un hôtel de tourisme ‘bas de gamme’.
Actuellement, notre recours en annulation de l’autorisation de démolir donnée par le maire et l’ABF n’est toujours pas jugé. Il suspend en principe le démarrage des travaux du fameux Campanile, sauf coup de force du promoteur qui nous obligerait à faire un référé-suspension.
Est-il besoin de souligner l’absurdité et le scandale des décisions de l’ABF chargé de protéger le patrimoine et la qualité des paysages, et qui se fait systématiquement le naufrageur de ce qui nous reste. Il est tout de même stupéfiant que dans les abords immédiats du château qui bénéficient d’une protection administrative maximale : classement Monuments Historiques et UNESCO, dans une ville chargée d’art et d’histoire connue dans le monde entier, à 20 mètres du château le plus vaste et le plus renommé, un architecte nommé par l’Etat autorise la démolition d’un bâtiment historique de qualité et une construction aussi sinistre que médiocre.
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A quoi servent donc ces classements ? Que devient Fontainebleau dans cette histoire ? Quel poids pèsent donc les Bellifontains ? Ceux qui sont nés ici, mais aussi ceux qui ont fait le choix de cette ville pas comme les autres ? Est-ce là le visage qu’ils souhaitent pour leur ville ? Nous sommes persuadés que non.
C’est pourquoi le Comité de Défense va saisir les services compétents, à commencer par la DRAC, le Ministère des Affaires Culturelles et l’UNESCO du NON-RESPECT DES ABORDS DU CHATEAU. Nous comptons aussi sur la Fédération Patrimoine-Environnement, sur l’Association des Architectes des Monuments Historiques et certaines tribunes comme La Tribune de l’Art pour relayer notre indignation.
LES HALLES A FOURRAGE, c’est de nouveau l’inquiétude, car le permis d’aménager au bénéfice de Coréal qui intéressait les surgelés Picards a été annulé par le T.A., sans doute avec de bonnes raisons, la parcelle en question n’offrant pas les accès indispensables à une quasi zone d’activités, puisqu’il y avait aussi un restaurant et une imagerie médicale.
Il est important de trouver une utilisation de qualité pour ces Halles qui n’ont aucune protection administrative. Ce projet est-il définitivement abandonné ? Il existe d’autres possibilités de le rentabiliser : Hôtel des Ventes, centre de congrès, hall pour des grandes expositions, etc. Toutes manifestations parfaitement cumulables, et compatibles avec le château et complémentaires avec lui.
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ET BIEN D’AUTRES SUJETS D’INQUIETUDE
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Dans la PLAINE DE LA CHAMBRE, une densification importante malheureusement conforme au PLU vient buter sur la lisière de la forêt et risque de déséquilibrer la qualité de vie d’un quartier résidentiel jusqu’à présent relativement calme. On regrette l’esprit des cités-jardins qui aurait dû être maintenu à cette lisière de forêt.
SUR LES TERRAINS DE PART ET D’AUTRE DE LA GARE, anciennement SNCF et appartenant à présent à Réseaux Ferrés de France, la Commune d’Avon projette depuis 2010 la création d’une ZAC . Ces terrains sont des remblais impropres à des constructions élevées. Ils constituent l’entrée de Fontainebleau au même titre que l’entrée de Avon, une arrivée où les horizons boisés caractéristiques de Fontainebleau, accueillent les touristes et les voyageurs quotidiens qui viennent s’y ressourcer.
Le projet de ZAC poursuivi par la commune de Avon, bien qu’atténué par la nouvelle municipalité, ne correspond à aucun besoin local, détruit le paysage, prépare des désordres sociaux avec la densification du secteur en logements sociaux et est une chance perdue d’améliorer la capacité de parking de la gare. Nous tenons ce projet pour une très grosse erreur.
Sous le prétexte d’ECONOMIE D’ENERGIE, une nouvelle que nous espérons passagère : l’Etat, non content de défigurer nos façades anciennes par le changement des fenêtres, va maintenant jusqu’à prescrire l’emballage systématique des bâtiments. Plus de maisons à pans de bois, plus de ‘grand appareil’, plus d’enduit à pierres vue ! La fondation Patrimoine-Environnement dont nous sommes membres, ainsi que les architectes des M.H. s’en sont émus et s’insurgent. Nous épousons totalement ce combat qui est celui de la civilisation et du bon sens.
Notre participation aux projets
Nous constatons que malgré nos différentes demandes nous sommes totalement exclus de toutes réflexions ou suivi des travaux prévus ou en cours.
La mairie a été souvent satisfaite de trouver nos études, archives, photothèques pour faire valoir ses projets, il n’y a qu’à voir les panneaux autour de la place du Marché !
Par contre il est impossible de proposer des idées d’aménagement, de faire valoir les suggestions de nos adhérents …..
Impossible également d’avoir des informations précises sur les restaurations en cours :
• L’église
• La chapelle de la Bonne Dame
• Et surtout la bibliothèque où nous sommes très inquiets des travaux aperçus (remplacement de la charpente, pas de restauration de l’ancien clocheton ….
JOURNEES DU PATRIMOINE, le CDAS a organisé une nouvelle exposition sur le thème de l’eau à la Maison des Compagnons et une promenade conduite et commentée par Georges Galipon sur le circuit des AQUEDUCS AVEC VISITE DU CHATEAU D’EAU.
Cette promenade remporte toujours un vif succès et pour répondre à une demande générale elle sera renouvelée en juin prochain si le conservateur et le personnel du château continuent de nous apporter leur précieux concours.
ECHANGES ET QUESTIONS DIVERSES
Présent dans la salle, Monsieur ROUSSEL, conseiller municipal chargé du patrimoine, intervient en cours de présentation du rapport sur les points principaux suivants :
• Il conteste l’absence de concertation en alléguant des réunions publiques, ce qui est tout à fait différent d’une concertation,
• pour l’accès au chantier en cours il nous assure d’une meilleure information à l’avenir,
• projet immobilier rues de Ferrare et Dénecourt : il faire remarquer que la mairie a travaillé sur ce projet et plus particulièrement sur l’angle du bâtiment de la surintendance (antiquaire).
Un échange assez vif à lieu avec M. Galipon qui insiste sur la médiocrité des travaux de réhabilitation de la bibliothèque et l’absence de contacts qui pourraient permettre au CDAS de proposer des solutions acceptables basées sur des connaissances historiques et architecturales.
Modifications du PLU quartier Chataux : Mr Meck (du collectif de défense de l’hôpital public) intervient et précise qu’à aucun moment le personnel de l’hôpital et le collectif n’ont été informés du « gel du terrain » conséquent à cette modification du PLU qui ne semble pas contesté par le direction de l’Hôpital.
Plaine de la chambre : 54 logements supplémentaires sont prévus, Mme Jégo intervient pour signaler que les constructions densifient fortement le secteur et que le stationnement déjà difficile sera forcément aggravé.
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