Visite de l'Hôtel de Pompadour
Par une belle après-midi de juin, nous avons eu l'extrême plaisir
d'une promenade dans les jardins de l'hôtel de Pompadour. Cette
petite merveille d'élégance et de charme fut construite en 1747 par
l'architecte Ange-Jacques Gabriel, architecte du roi, sur
l'emplacement du Grand Navarre, appartenant au roi, à l'extrémité du
grand jardin dit " de la fontaine Belle-Eau ", à l'entrée de
Fontainebleau sur le Chemin de Nemours. Une ouverture avait été
pratiquée dans le mur du jardin, par laquelle le roi se rendait à
pied chez la Marquise. Chez la Pompadour, il se sentait plus à
l'aise qu'au palais et souvent, dit d'Argenson, il faisait lui-même
sa cuisine pour souper.
Sur le fronton du portail grandiose sans raideur, c'est la
Marquise qui nous accueille, charmante petite figure toute
enguirlandée de feuillages et de roses, sculptée sur la clef du
cintre. Avec son soubassement et ses piliers en grès de
Fontainebleau, comme la porte piétonne qui l'accompagne, et son
cintre, son fronton et sa corniche en calcaire de St-Leu d'Esserent,
ce beau portail allie à bon escient la robustesse du grès et la
finesse du calcaire.
Nous entrons par la porte piétonne, aussi admirable que le grand
porche et comme lui munie de portes en menuiserie à compartiments
avec cadre mouluré et cintré, portes appareillées d'admirables
heurtoirs et de tous ces éléments de serrurerie : ferrures, verrous
et espagnolette qui ajoutent à leur beauté. Dès l'entrée, nous
découvrons, au fond d'un vaste espace pavé qu'il serait impropre
d'appeler cour tant il est ouvert sur le ciel et la nature
environnante, le ravissant pavillon carré flanqué de petites ailes
plus basses.
Gabriel le décrit ainsi : " Pavillon élevé d'un rez-de-chaussée
et attique au-dessus, couronné d'une balustrade, avec comble à
l'italienne couvert en ardoise... Ce pavillon construit en ses
quatre faces avec deux assises en grès, le surplus en maçonnerie de
moellon à mortier de chaux et sable, décoré dans chaque face
d'avant-corps avec refends et aux encoignures dans la hauteur du
rez-de-chaussée et de pilastres dans la hauteur d'attique, couronné
d'un fronton dans le corps du milieu, renfermant des armoiries de
différents sujets. Les portes et croisées du rez-de-chaussée avec
chambranles et agrafes sculptés, le tout en plâtre, la balustrade
terminant ce pavillon en pierre de Saint-Leu avec vases sculptés sur
les piédestaux. Les perrons comprenant toute la face, tant du côté
de la cour que du côté du jardin, en gresserie."
Parmi tous ces raffinements, nous nous attarderons sur les quatre
frontons cintrés illustrant quatre saisons par des jeux d'enfants de
la plus exquise imagination. C'est le printemps qui nous accueille :
les enfants jouent avec des roses.
On sait que Mme de Pompadour avait reçu une éducation raffinée.
Excellente musicienne (elle appréciait Vivaldi dont les
Quatre-Saisons ont pu lui inspirer le décor de ce qu'elle appelait
son " ermitage "), elle apprit le dessin, le pastel, la gravure à la
pointe, à l'eau-forte, et même la gravure sur pierre fine... tous
les arts d'agrément en un mot. Si elle s'était fait donner une
grande fortune, elle faisait du moins de son opulence un usage
généreux, dotait de pauvres jeunes filles, soulageait des
vieillards, réparait des villages, encourageait les artistes et les
inventeurs, donnait son nom (style Pompadour) à la recherche du
Joli, et protégeait les penseurs et les gens de lettres.
En entrant dans la cour, sur la droite, une cour de service en
est séparée par un mur joliment habillé de verdure, elle dessert
toutes sortes de bâtiments communs, logements, écuries et remises.
Par le côté gauche, nous accédons à une succession de vastes
jardins. S'ils n'ont plus la rigoureuse symétrie du plan de
Lassurance, ils ont sans doute gagné en charme et en mystère : parc
à l'anglaise aux platanes gigantesques, bosquets, charmilles,
jardins secret, roseraies, pergolas, nymphée, bassin aux nénuphars,
invitent à la promenade, au repos et à la conversation. Au fond, le
verger n'est plus, mais sur une vaste pelouse, un puits à margelle
de grès, une odeur de foin...c'est presque la campagne. Là, de
l'autre côté de la rue de l'Arbre Sec, au-delà de la grille, le
jardin se prolongeait par " une demi-lune bordée de deux rangs
d'ormes entourés d'un treillage d'appui, défendue par un fossé à
sec, de laquelle partie circulaire naissent trois allées chacune
d'un rang d'arbres qui conduisent dans la campagne... ".
Cette partie, encore perceptible, a été dénaturée à une date
récente. Il serait éminemment profitable à la ville de rétablir
cette perspective encore marquée par la présence du piédestal qui
portait un magnifique vase Médicis volé depuis.
Par une intention charmante, le haut mur qui clôt tout le jardin
s'interrompt à trois endroits esthétiquement cruciaux pour laisser
voir, au bout de vertes perspectives, le ravissant pavillon clair,
grâce à de larges aha, doublés de sauts de loup pour empêcher les
passants de venir sur les bords et les cerfs d'entrer dans le jardin
en sautant lesdits aha.
Visite de Nantes-Renaissance
M. Dabreteau, architecte et directeur de cette association, nous
avait présenté une conférence passionnante, début 2007, sur le
Patrimoine ancien de Nantes et sur les actions exemplaires menées
par son association. Cette année il a prévu une visite de
Fontainebleau qui a été organisée par le CDAS, elle a eu lieu les 14
et 15 juin. Arrivées de Nantes vers 11h, une trentaine de personnes
ont été accueillies par le CDAS qui leur a fait une présentation
rapide de la ville. L'après midi a été consacrée à une visite du
Château, sous la conduite de M. Beyeler, conservateur, qui a fait
apprécier le château avec la compétence et la verve que nous lui
connaissons. Après un aperçu de la ville, nos hôtes ont été reçus à
la Maison des Compagnons où ils ont pu prendre des rafraîchissements
et un peu de repos. Le lendemain matin nous leur avons fait visiter
la ville et découvrir quelques-unes de ses richesses avant qu'il
prennent la route du retour en passant par Vaux-le-Vicomte.
Manifestations
Une promenade de sensibilisation à l'urbanisme et à
l'architecture avec deux classes de l'école de la rue Lagorsse
Partis de l'école, rue Lagorsse, nous avons emprunté le boulevard
de Melun et sommes entrés en ville par la rue Grande au carrefour
des Maréchaux. A la place de l'Etape, nous avons pris la rue du
Château, puis avons remonté la rue du Parc en passant devant la
mairie, puis l'église, la place du marché, la rue des Sablons, la
ruelle aux Biches, et pris la direction du retour par la rue
Béranger. Le trajet a été ponctué de haltes, soit pour expliquer la
manière dont la ville s'est développée (avec rappels sur les
échappées vers la forêt), soit pour expliquer l'origine des noms,
soit pour expliquer les principes de l'architecture et reconnaître
les différents matériaux (grès de Fontainebleau, calcaire apporté,
briques, petites tuiles, ardoises, sable et sablon, et.), soit pour
attirer l'attention sur des lieux pittoresques et évocateurs de la
vie d'autrefois ( puits, cours, venelles). La ruelle aux Biches
(peut-être pas celles des bois mais nous n'avons pas soulevé la
question !), remarquablement entretenue par les riverains et
coquettement fleurie, a été le clou de la promenade.
Journées du Patrimoine : La Maison des Compagnons était ouverte
et le CDAS présentait avec les Amis de la Maison des Compagnons une
exposition rétrospective des travaux de restauration qui a passionné
les nombreux visiteurs.
Plusieurs expositions de peinture ont eu lieu à la Maison des
Compagnons, en mai Christine Carron, en juin Annie Lebaillif et les
élèves de son cours de peinture, et début octobre Heloise Guyar