Comité de Défense d’Action et de Sauvegarde de Fontainebleau
La Place Charles de Gaulle
à
Fontainebleau
La Place de Gaulle
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Préambule |
Cette place historique n’a cessé de se dégrader, elle donne une très mauvaise image de la ville aux abords directs du
Château de Fontainebleau.
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État actuel : Elle est devenue un parking qui décourage les visiteurs sortant du Château d’entrer dans la ville !
Notre propos a pour but de trouver des solutions simples et peu onéreuses pour redonner à cette place la dignité que
lui confère la présence d’un monument historique mondialement connu...
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Vue panoramique de la place du Général de Gaulle, rendue indigne du vis a vis du Château...
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Dénommée au XVIème siècle, Carrefour de la Croix aux Ministres, par une croix en son centre, disparue avant 1627,
Place du grand Ferrare, puis de Solférino.
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Porte du Bourg du Château, qualifiée ainsi grâce au Grand Portail de la cour du
Cheval Blanc. La place est un carrefour d’où partent le boulevard Magenta (autrefois chemin
de Nemours) la rue Royale, (autrefois rue de la Vieille Poste); la rue de Ferrare, (anciennement du Plat
d'Etain) et la rue Grande, (autrefois rue des Bons Enfants)
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On distingue bien sur cet extrait de la peinture de Denis Martin les monuments qui bordent la place: le Grand
Portail, ou Porte du bourg en limite de la cour du Cheval Blanc, l’Hôtel de Guise à gauche, au fond, l’Hôtel de
Ferrare et à droite l’Hôtel de la Surintendance. On voit sur la place un arbre, il pourrais être replanté au centre.
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Les monuments qui bordent la place de Gaulle:
La plupart des monuments qui bordent la place sont classés ou inscrits sur la liste des monuments historiques, certains
sont dégradés par négligence ou la méconnaissance de leur valeur historique, il suffit de les restaurer et de les mettre
en valeur avec l’aide et la compétence de nos historiens et des architectes qualifiés.
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Les Hôtels qui bordent la Place :
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L’Hôtel de Guise ; l’Hôtel de Londres, très bien restauré, construit sur une partie de l’Hôtel de Ferrare;
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Hôtel de l’Europe à l’époque de Napoléon III, renommé hôtel de Londres- La gravure de Castellan nous montre l’état
du mur de l’hôtel de Ferrare avec ses merlons au début du 19ème siècle.
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Portail de l’hôtel de Ferrare restauré en 1992 par J. Moulin,arch. en chef des M.H. Aile des Ministres du Château de Fontainebleau |
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Serlio a admirablement joué avec le grès et les briques, les lucarnes aveugles en brique sont des crénelages,des merlons sur le mur de l’Hôtel
de Ferrare, il a rappelé les lucarnes de l’aile des ministres.
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Construit sur le site de l’ancien hôtel de Foix, l’hôtel de la Surintendance en partie restaurée; Pavillon d’angle de l’aile desMinistres
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Élévation de l’hôtel de la Surintendance
1685 Le souci d’harmonie architectural par l’emploi des matériaux est présent également quand Mansart(1) construit la surintendance, son
dessin est parlant :
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Dessin au crayon et sanguine de l’élévation de la Surintendance de J.Hardoin-Mansart,le bâtiment sera achevé en 1687 transmis par M.
Bertrand Jestaz, Directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études
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Etat actuel du mur de l’hôtel de Ferrare: portail de la cavalerie et mur rebâtis en 1859 ; portail de Serlio restauré avec deux merlons
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Relevé du mur de Ferrare en novembre 1986 par Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments Historiques à la demande de la Mairie de Fontainebleau.
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Restitution des merlons de part et d’autre du portail prévue en 1986, seuls deux merlons ont été restitués en 1992
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Plan et élévation de l’Hôtel de Ferrare extrait du livre des portes: |
Il est pour les historiens de l’art un maillon essentiel, en effet, le grand architecte italien Sébastiano Serlio vint
en France à la demande du roi François 1er, il construira pour le cardinal de Ferrare un hôtel entre
cour et jardin qui servira de modèle à tous ceux qui seront construits en France, ce qui justifie le classement
sur la liste des Monuments Historiques.
L’hôtel du Grand Ferrare
C’est le monument le plus emblématique de la place, son mur qui devait
l’être de part et d’autre du portail reste dans un état pitoyable !
Bref historique de l’Hôtel du cardinal de Ferrare
« Depuis sa récente restauration, les habitants et les visiteurs de Fontainebleau remarquent et
admirent sur la place du château un monument auquel ils ne prêtaient guère d'attention, le portail
de l'ancien hôtel de Ferrare. Pour satisfaire leur curiosité, rappelons l'importance historique et
artistique de ce morceau d'architecture exceptionnel.
Hippolyte d'Este (1509-1572), frère cadet du duc de Ferrare, avait été envoyé en 1536 à la cour de François 1er.
Représentant d'une cour italienne très ouverte aux arts, il fut vite cher au Roi, qui obtint pour lui en 1538 un
chapeau de cardinal. A partir de 1542 il se fit bâtir une résidence à Fontainebleau par Sebastiano Serlio, le grand
théoricien de l'architecture que le Roi venait de faire venir de Venise. Le plan en U était celui d'un hôtel
français, mais les dimensions — une cour de quarante mètres de large — étaient plutôt d'un château.
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On y entrait par ce portail monumental dans le grand style italien : une sorte d'arc de triomphe à l'antique, mais
réalisé dans le goût "rustique", c'est-à-dire dans un appareil de bossage (ici des grès) suggérant des blocs
laissés à l'état de nature. Serlio en était si satisfait qu'il en publia la gravure dans son livre des portes, paru à
Lyon en 1551, et le modèle eut un grand succès en France, où il fut souvent imité jusqu'au XVIIe siècle.
Après la mort du Roi (1547), le cardinal s'en alla vivre à Rome, où il s'illlustra par la création de la fameuse
villa d'Este à Tivoli. Sa demeure de Fontainebleau ne connut plus qu'un destin médiocre et fut finalement
détruite vers 1830. Il n'en subsiste que ce portail, qu'on a connu muré, dans un état de dégradation aussi
inquiétant que choquant, et qui n'ouvre plus que sur un terrain vague. La satisfaction qu'on éprouve
aujourd'hui à le voir sauvé est à la mesure de l'inquiétude passée. Elle n'est pourtant pas exempte de
perplexité devant l'état surprenant auquel on a abouti en ne rétablissant de chaque côté qu'un merlon du mur
d'enceinte et en laissant le reste du mur, découronné depuis longtemps, dans l'état misérable où l'a conduit
l'incurie passée.
Les dessins originaux de Serlio (New York et Munich) et la vue cavalière de Fontainebleau
peinte sous Louis XIV par P.D. Martin (au château) nous montrent en effet que le mur présentait de hauts
merlons sommés de frontons qui mariaient de façon originale la tradition médiévale et le style antique, et que
l'appareil de brique et moellon enduit de cette enceinte reprenait l'harmonie colorée du château voisin. Il
semble paradoxal, pour ne pas dire absurde, de restaurer le portail sans son encadrement originel, c'est-à-dire
sans rétablir le mur avec ses merlons sur toute sa longueur.
Cette restitution, légitime et facile, rendrait toute
sa signification à l'ouvrage et une certaine cohérence architecturale à la place en reprenant l'appareil
polychrome de la surintendance des Bâtiments voisine, du château, et de l'hôtel de Guise qui s'élève en face.
La demi-mesure actuelle n'est pas admissible. On attend des pouvoirs publics la conclusion logique du travail
entrepris, qui restitue à nos yeux cet exceptionnel témoin de notre Renaissance dû conjointement à un cardinal
et à un architecte italien également illustres .»
Bertrand Jestaz (Directeur d’étude à l’École pratique des Hautes Études)
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La place avec la restitution du mur de Ferrare avec ses merlons, l’hôtel de la Surintendance à droite fut une des belles
habitations de notre ville: cet hôtel communiquait autrefois avec le premier étage du Palais par un pont jeté sur la rue
des bons enfants :
« Les salons de la Surintendance étaient ornés de belles boiseries » |
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Détail d’une boiserie de la Surintendance
Poignée de clenche d’une porte de l’hôtel
(1) L’abbé Guilbert en dit dans sa Description de Fontainebleau : « Son élévation oblique sur un
plan des plus irréguliers, montre que l’architecte Mansart a su prendre avantage de ce qui parait le
plus défectueux dans la nature pour y faire briller avec éclat l’alliance de l’art et du génie. » |
Les solutions qui s’imposent :
1-Interdire le stationnement sur la place Charles de Gaulle
Les véhicules pourront stationner avec des abonnements préférentiels dans le parking Boufflers, en
accord avec l’École Supérieure des Mines
2-Rétablir le mur de part et d’autre de la porte de Serlio comme l’avait prévu la mairie de
Fontainebleau en novembre 1986 sur la proposition de M. Jacques Moulin, architecte en chef des
Monuments Historiques.
3-Le portail de la cavalerie construit en 1859 pourrait être récupéré pour en garder le souvenir, le
remonter rue de Ferrare, sur le mur aveugle du chevet du théâtre.
5-Le sol de la place devra garder sa pente naturelle et être pavée de grès de 22x22 (2/3 de pied) qui
pourraient être fournis par la carrière de grès de Moigny.
6-Au centre de la place, sur le petit rond point, indigne d’une ville comme Fontainebleau, on devrait
planter un arbre majestueux de haute tige, un platane par exemple, et le laisser s’épanouir pour
apporter une note Grandiose de verdure. ( Sur la peinture de Denis Martin, on voit bien un bel arbre
de haute tige).
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Financements :
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La ville de Fontainebleau, la Communauté des Communes du pays de Fontainebleau ; le
Département de Seine et Marne; la Région; l’État:la DRAC, les fonds européens et le Mécénat.
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