Action et sauvegarde de Fontainebleau (ASF)

Précédemment Comité de défense de Fontainebleau



L'eau à Fontainebleau page 1


L'eau à Fontainebleau


 Pourquoi avoir choisi ce thème ? Parce que l’esprit de Fontainebleau est lié à l’eau. Elle a donné son nom à
la ville et à marqué son histoire depuis les origines.
Dans ce diaporama nous vous invitons à partager nos
lectures et nos promenades.


La vallée

L’eau est omniprésente à Fontainebleau - Ce plan sur lequel figurent les principales sources et pièces d’eau
suffit à le démontrer. Nous allons la retrouver notamment du jardin anglais au grand parterre, des Pleux au Provenceaux,
 en passant par le parc et jusqu’à la Seine.


La vallée

La présence de l’eau à Fontainebleau s’explique d’abord par le relief
 de la ville qui est située dans un vallon qui va de l’obélisque à l’altitude 76m au pont de Valvins situé à 43m au dessus du niveau de la mer.

Ce vallon de 2,5km de long, unique dans la forêt, est entouré par un plateau d’altitude moyenne 90m
comportant des sommets situés à 130 ou 140m d’altitude (Mt Ussy, Mt Pierreux, Mt Andard, Mt Morillon…).
On remarque que le quartier des Pleux sont situés dans un petit vallon perpendiculaire à l’axe principal
de la vallée au pied du Mont Ussy.

La présence de l’eau s’explique également par la géologie des sols comme l’explique Anne-Elizabeth Wolf,
spécialiste des eaux: « Ces sources ont comme origine le château d’eau constitué par la masse des sables
de Fontainebleau dont l ’épaisseur est de l’ordre de 40m et qui forment les monts entourant le vallon.

Ces sables présentent une granulométrie telle (0.05 à 0.4mm) que l’eau confinée entre les grains est
sollicitée par 2 forces contraires sensiblement égales: la gravité, qui tend à la faire descendre, et
la somme des forces capillaires, qui tend à la maintenir en place.

Lorsque l’eau de pluie accumulée dans le sable atteint une certaine hauteur, il se produit une rupture d’équilibre
et le niveau de la nappe descend jusqu’à un niveau minimum où les forces capillaires l’emportent à nouveau.

La nappe se remplit à nouveau et ainsi de suite. Il en résulte que le débit des sources ne subit pas de variations
appréciables et est, dans une large mesure, indépendant de la pluviométrie, les cycles de variation de hauteur
de la nappe s’étalant sur plusieurs années ».

Les sources apparaissent lors du passage d’une couche perméable
à une couche imperméable (marnes vertes en vert foncé sur la carte) située à une altitude moyenne de 65m qui
se signale dans les zones sauvages par une végétation plus dense.


Bassin
 Détail du vallon de Fontainebleau, la Seine se trouve à une altitude de 43m au pont de Valvins,
l’obélisque est à 76m.



Marécage
 Essayons de remonter le temps et d’imaginer notre vallée et son Ru aux origines.
La partie supérieure de la « vallée » de Fontainebleau était à l’origine un marécage dont les photos
prisent dans la zone sauvage de la grande prairie nous donnent sans doute une bonne idée.

 De ce marécage est issu un Ru, le Ru de Changis qui s’écoule sur 2,5km jusqu’à la Seine en recueillant les eaux des sources à flanc de coteaux. Ce vallon était sans doute le seul lieu habitable de la forêt car
disposant d’eau en abondance.



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 De la période antérieure au XVIème siècle nous ne possédons que quelques traces.
Cette reconstitution de Fontainebleau à la fin du Xvème siècle préparée par LA Bray nous donne quelques
pistes: Les Trinitaires construisent un couvent, un Château-fort est bâti. A partir de la fontaine
belle-eau située le plus en amont du ru, l’eau va être canalisée, drainée et une première digue sera
construite pour donner naissance à un étang (l’actuel étang des carpes ), des viviers et des douves.
Le marais cède la place à des potagers et des prés. La première phase de domestication du Ru de Changis débute.
  Sur cette vue, la digue barrant le cours primitif de l’eau pour créer un étang est évidente.







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 Sur cette gravure du XVIIème siècle on peut remarquer le Ru de Changis coulant librement du Château
à la Seine, bien que postérieure à la création du Grand Canal cette gravure présente un ruisseau sauvage
tel qu’il devait être avant l’intervention de nos rois.
Sa représentation sur une carte schématique témoigne de l’importance de ce Ru.



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 Le moyen âge voit donc la naissance de Fontainebleau dont le nom même est attaché à l’eau. La ville est née
de la présence d’une source au milieu de la forêt. Fontaine de Bleau et non Fontaine belle eau, la création de
notre ville est attachée à l’eau et sa légende a inspiré les plus grands artistes du Primatice revisité par Couder
vers 1850 à Bernard Palissy en passant par Cellini et même … Pablo Picasso en 1921.

Nymphes de Fontainebleau:
1- Peinture de la fin du XVIème siècle d’après une gravure du Rosso destinée à la décoration de la galerie
    François 1er (MET New-York)
2- Benvenuto Cellini, Louvres
3- Céramique
4- Céramique Limoges
5- Peinture de Couder (vers 1850) selon une gravure du Primatice (ou Rosso ?)
6- Femme au chien, Picasso Fontainebleau 1921.



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 Avec François 1er, une fonction décorative va venir s’ajouter à la valeur utilitaire de l’eau des premiers siècles.

“La présence de l’eau est indispensable à la mise en scène des jardins, sous des formes rustiques ou sophistiquées
(ruisseau, étang, miroir, canal, buffet, escalier, fontaine, cascade, bassin, jet, grotte, nymphée...).

 L’eau apporte le bruissement, la fraicheur et l’animation, capte la lumière et le ciel, évoque le voyage ou la mythologie” (Les vallées d’Ile de France.

 L’ancien étang des Trinitaires destiné à la pisciculture devient un lieu de fêtes (tapisserie représentant une fête donnée en 1564 à Fontainebleau, sur l’îlot se trouvent les “Troyens” combattant les “Grecs”).

En 1529 François 1er achète aux Trinitaires leurs terrains, étangs et viviers (lettre patente de Décembre 1529).



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 La domestication du Ru continue, sur cette gravure de 1579 (50 ans après le rachat des terrains par François 1er) on voit les prés des Trinitaires remplacés par les premiers jardins. Les projets se succèdent, les prés en
contre-bas de l’étang sont drainés, le grand parterre est créé. Le plan de Du Cerceau montre un grand parterre
quadrillé par des canaux de drainage dignes des polders hollandais ! Aujourd’hui encore sans les “digues”
(Maintenon et Cascades) et les canaux, le grand Parterre ne serait pas praticable !
(anecdote sur période révolutionnaire et le retour sous forme de marais du jardin des Pins + des vaches dans le grand parterre).



 Parmi les projets de François 1er pour transformer les prés des Trinitaires en jardins dignes du Roi, on peut
remarquer l’étude de Serlio à qui le CDAS est particulièrement attaché…

(architecte italien célèbre à F.
notamment pour l’Hôtel de Ferrare et sa porte monumentale à bossages rustiques, voir place du Gal de Gaulle)
pour la réalisation d’un“pavillon des bains”. Celui-ci malheureusement ne verra pas le jour !

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 François 1er se contentera de la grotte des Pins, un des premiers exemples de grotte rustique en France,
sans doute réalisé par le même Serlio. Cette grotte semble avoir abrité « une  niche secrète d’où par
le moyen d'un miroir à réflexion qui est enchâssé dans la rocaille, on peut voir les dames dans le bain » !
Perspective sur petit canal ?

« (le château) possède 3 choses: une magnifique la salle Henri II; une merveilleuse, la petite galerie de
François 1er et une sublime, les 4 colosses, reste incomparable d’un art perdu,
la sculpture en grès. » (Michelet 1858).




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