Comité de Défense d’Action et de Sauvegarde de Fontainebleau
Les Aqueducs Royaux
de
Fontainebleau
Les rois de France, admiratifs des demeures italiennes Renaissance, ont voulu magnifier leurs
palais en utilisant l’eau pour en faire des cascades, des bassins et des canaux, véritables miroirs doublant
les effets architecturaux et les reflets du ciel. Pour cela il fallait créer des réservoirs suffisamment hauts
pour les jets d’eaux et y amener l’eau. Les ingénieurs hydrauliciens que les rois firent venir d’Italie surent
créer ces aqueducs royaux de Fontainebleau.
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Lors des campagnes d’Italie, nos princes ont pu admirer les demeures
et les palais italiens où les architectes magnifiaient leurs constructions et le paysage en canalisant l’eau pour en faire des cascades, des bassins et des
canaux, véritables miroirs doublant les effets architecturaux et les reflets du ciel. Jusqu’alors en France, l’eau
emplissait les fossés qui servaient d’appareils défensifs ou utilitaires.
François 1er, Henri II et Henri IV ont compris le parti qu’ils pouvaient tirer pour leur chère « Maison » des eaux
de sources abondantes à Fontainebleau en les canalisant par des aqueducs souterrains :
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Vue aérienne de la ville de Fontainebleau du parc et du Château : en rouge l’aqueduc François 1er, en bleu
l’aqueduc Henri IV ; tous deux aboutissent au Miroir.
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L’aqueduc François 1er
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Les eaux de sources affleurent dans un effondrement géologique situé « Quartier des Pleux » Impasse
de l’Aqueduc.
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Historique : Les PLEUX (1)
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Les Pleux, qui forment aujourd’hui un faubourg de Fontainebleau, constituaient autrefois un hameau distinct
dont le territoire était assez étendu, il occupait l’espace compris entre les terroirs de la Coudre et des
Provençaux, la forêt et le chemin de Melun. On y trouvait le Champ des Pleux, près de la Coudre, le Noyer
Rabin, le Grand Arpent, le Clos des Pleux, le Bois Simon, près du canton de la forêt du même nom, le Jardin
des Pleux.
Outre le chemin de Melun et de la rue allant à la Grande Écurie, d’autres voies s’y croisaient en un
carrefour, près d’une mare.
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(1)-d’après Félix Herbet, L’ancien Fontainebleau, histoire de la ville, rues, maisons, habitants au XVIIe siècle,
1912
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Les Fontaines : Extrait du cadastre Louis Philippe de 1848 où figurent les différents bassins et « Pleux »
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Maisons qui bordent le boulevard Thiers et surplombent l’enclos des fontaines
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C’est à partir de cet espace en forte dépression où les eaux provenant du Mont Ussy jaillissaient
naturellement, que le Roi François 1er fit construire autour de1530 un aqueduc souterrain voûté de près de 2km,
pour capter l’eau des sources au profit du Château et de son parc.
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La Nymphe de Fontainebleau (de Jean Alaux 1786-1864) d’après le Rosso, il est certain que ce grand artiste
italien a été inspiré par cet espace couvert d'ajoncs où l’eau affleure, pour créer sa fameuse fresque. La
légende rapporte qu’au cours d’une chasse, le chien Bliaud aurait découvert cet espace où les eaux abondent.
Il s’y serait désaltéré comme on le voit sur la fresque.
Cette fresque inspirera Picasso lors de son séjour à Fontainebleau l’été 1921 ; dans son dessin il reprend le
chien Bliaud se désaltérant, les ajoncs, et la nymphe porte la cruche symbolisant la source.
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Tracé de l’aqueduc François 1er depuis le 36bd Thiers, du Clos des fontaines jusqu’au Miroir
du parc du Château (Extrait des relevés des aqueducs François 1er, Henri II et Henri IV établis en
décembre 1996, par le cabinet de Claude Masse, géomètre, à la demande de M. Colette, architecte en chef des
Monuments Historiques). 36, Bd Thiers, chambre de captage en grès, prof.4,63
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Vue de l’enclos des fontaines depuis le bd Thiers, on distingue un des murs de l’enclos.
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Hauts murs limitant l’enclos des fontaines
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L’enclos bordé de hauts murs a été après la Révolution, partagé en multiples jardins potagers, c’est sans doute
ce qui a préservé l’espace des fontaines.
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Les Pleux: l’enclos des fontaines en comporte 4 de forme oblongue, avec des bordures et des
emmarchements en grès pour aller puiser l’eau et arroser les jardins potagers ; un puits.
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Le grand bassin avec bordures et emmarchements en grès du16ème siècle, naissance de l’aqueduc François 1er.
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Canalisation après le grand bassin
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Entre le bassin du clos des fontaines et le Miroir du parc, la distance est de 1.400 mètres, dénivelé 1,20 m
L’aqueduc François 1er en direction de la Pépinière du Château, dimensions : largeur 0,80m, haut. 1,60m,
voûté en plein cintre. Les eaux de sources se déversent par des barbacanes tout au long du parcours.
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L’aqueduc Henri II
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La reine Catherine de Médicis continue l'oeuvre de François 1er.
Elle fait venir d’Italie des ingénieurs florentins hydrauliciens, les Francini. Pour leurs
nombreux travaux exceptionnels au cours des différents règnes, ils seront anoblis.
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Dans l’espace de la Pépinière où aboutissent les aqueducs on peut voir la chambre de captage,
la fontaine Henri II, construction avec le chiffre du souverain attribuée à Philibert Delorme. À
côté la gravure de la fontaine d’Antoine-Laurent Castellan, quelque peu orientaliste avec la
porteuse d’eau, même angle de vue, les arbres majestueux ont hélas disparu.
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Chiffre d’Henri II dans le tympan. Chambre de recueillement des eaux
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Aqueduc Henri II dans la Pépinière voûté en plate bande de grès ainsi que les parois
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La Pépinière, escalier d'accès à l’aqueduc Henri IV
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